Bien à vous; chers collègues, ami.es, amoureux ou toutes autres personnes adeptes de boudage pour « communiquer ». Parce qu’une journée vous m’adressez la parole; tout roule comme sur des roulettes, et que la suivante, vous vous tournez la tête, pour éviter de me saluer. Ou vous faites semblant d’apercevoir quelque chose au loin pour éviter mon regard. Vous tenez à m’ignorer…
Bah voyons misère (On se croirait à la garderie parfois)! D’autant plus que vous semblez de bonne humeur avec tout le monde; sauf moi!
Constat : Y’a un problème, on dirait!
Attention! C’est maintenant le moment de me transformer en détective! Allez, mon cher Watson… Débutons l’enquête sur « Quéssé j’ai dont fait de mal » dans un nouvel épisode de « Une émotion est disparue. Devine laquelle, pis pourquoi! » Oufff…..
Bon, bon bon. Je me questionne. De toute évidence, vous êtes contrarié.e.s, offusqué.e.s. À vous voir m’éviter et rouler les yeux de cette façon. Et lorsque j’essaie de vous demander « Est-ce que ça va? » ou « Est-ce que j’ai fait quelque chose qui t’a déplu? » et que, d’un ton condescendant et plein de sarcasme, je reçois un : « Non, ça va. Tout va bien. » Alors que je vois qu’il y a QUELQUE CHOSE qui ne va pas avec tout ce NON VERBAL. »
Pour l’instant, vous ne me donnez pas trop d’indices! Mon détective s’impatiente et risque d’abandonner les recherches si ça continue…
Alors pour simplifier les choses, chers utilisateurs du boudage-intermittent ou boudage-longue-durée, il existe des moyens de communiquer où tout le monde gagne. Même VOUS!
On gagne du temps! De l’énergie et des ami.es des fois!
Au lieu d’essayer de deviner votre émotion, ne serait-il pas plus avantageux de me l’exprimer en discutant? Car les chances que je mette le doigts sur « ce qui ne va pas », sans avoir aucune idée de la source de votre malheur, sont plutôt minces.
Il serait donc important de verbaliser! Oui! Oui! Avec des mots pis toute là!
Une petite histoire de boudage professionnel (ou en contexte professionnel)
Laissez-moi vous donner un exemple avec une petite histoire à 2 piasses très « de base », mais qui est applicable dans n’importe quel autre contexte de vie courante:
Il était une fois S et M. Tous deux travaillent dans un bureau de comptabilité. S a toujours l’habitude d’aller dîner chez elle, tandis que M dîne toujours au bureau, avec d’autres collègues. Un bon midi, M propose aux employés d’aller dîner au resto du coin. S entend M inviter les autres employés. Elle le voit passer devant son bureau, sans se faire lancer l’invitation. S est triste. S aurait voulu se faire inviter. Elle INTERPRÈTE qu’elle n’est pas invitée et le prend personnel. Cela dit, M ignore que S est encore au bureau et prend pour acquis que tout le monde est invité. S s’en va dîner chez elle.
Deux choix s’offrent à S :
- S boude son ami M pendant plusieurs jours, car elle s’est sentie rejetée, elle a beaucoup de peine et elle souhaite qu’il DEVINE ce qui l’a blessée. M ne comprend pas. Au début, M s’inquiète de S et tente de savoir ce qui ne va pas. Il finit par se lasser et devient plus indifférent à S, car il ne comprend pas. La tension s’installe.
- S verbalise à son ami M : « Hey, on dirait que tu m’as oubliée hier pour le dîner! J’aurais bien aimé me joindre à vous! ». Alors que M, lui, répond : « Ah je te croyais déjà partie! De toute façon, tout le monde est toujours invité! Tu viendras la prochaine fois et je suis désolé de ne pas t’avoir vue ».
Vraisemblablement, l’option 2 me semble plus efficace et plus satisfaisante pour les deux partis! Non?
Un petit guide pour arrêter de bouder
- Prendre un petit temps de recul pour identifier l’émotion négative qui monte en nous afin d’identifier sa cause.
- Éviter d’interpréter les intentions des autres, mais plutôt VALIDER notre pensée en posant une question. Exemple : « Qu’est-ce que tu veux dire quand tu dis cela? ».
- Verbaliser notre émotion calmement en utilisant des mots et un langage pacifique et adéquat sans faire d’accusations!
- Parler au « je » comme « Je me suis sentie rejetée lorsque tu as oublié de m’inviter ».
- Faire preuve d’autodérision et faire passer le message dans l’humour, si cela peut se faire.
- Relativiser en essayant de ramener le problème rencontré sur une échelle de 1 à 10…10 étant l’apocalypse. On va se rendre compte que notre problème est souvent à 0,5.
- Accepter la critique ou les remarques. Ça peut être constructif!
De cette façon, on n’aura pas besoin d’engager un détective pour suivre L’enquête de l’émotion en cours.
Parce qu’on est collègues ou ami.es, ou parce qu’on vit ensemble, ou encore parce qu’on partage certains moments du quotidien, il serait important que ces derniers soient plaisants!
Longs silences et indifférence s’éloigneront pour faire place à la bienveillance et la confiance!