Un bon ami à moi m’a dit que, lorsque sa blonde était enceinte, il espérait vraiment que ce soit une petite fille. Parce qu’après toutes les années d’inégalité des sexes, le girl power allait rise et que ça serait juste plus intéressant comme environnement pour les femmes, en général. Je trouvais ça cute comme pensée.
Pourtant, j’écris ça pis j’ai mal à mes ovaires. (Ça se dis-tu ça? Parce que je l’ai dit.)
Pour vrai: what the fuck. On est en 2019 et on est encore loin d’un monde où je peux dire que c’est cool d’être une fille. On est encore dans un monde où nos droits peuvent être révoqués, just because. Où des femmes bashent d’autres femmes, just because (salut Sophie, moi non plus je n’ai pas aimé ton article sur Safia). Où les médias nous montrent que jour après jour, peu importe ce qu’on fait, c’est pas assez. Just because.
Dans un monde où c’est encore dur, des fois, d’être prises au sérieux. Où ce ne sont pas tous les postes qui nous sont accessibles ou en tout cas, pas aussi facilement que pour les hommes. Où nos émotions peuvent être interprétées comme étant de la faiblesse. Où on ne peut pas nécessairement s’habiller comme on veut, quand on veut. Où je ne me sens pas en sécurité quand je marche seule, la nuit.
J’aimerais tellement ça qu’on s’intéresse plus à ce que je fais avec mon cerveau que ce que je pourrais faire avec mon utérus.
J’aimerais tellement ça qu’on arrête de documenter le poids des filles, qu’elles en perdent ou qu’elles en gagnent.
J’aimerais tellement ça que les médias arrêtent de basher Céline parce qu’elle vit sa vie.
On peut-tu parler des guerrières? Celles qui militent pour nos droits? Donner de l’exposure à des femmes qui font des choses merveilleuses, jour après jour. Des badass qui réinventent les industries? Qui repoussent les limites? De celles qui revêtent des uniformes qu’il était impossible de porter il y a seulement quelques années de ça?
J’aimerais tellement que la prochaine génération carbure à des images fortes de femmes qui ont réussi plutôt que de se préoccuper du tour de taille d’une inconnue ou de voir arriver des politiques qui pourraient limiter leurs droits. Savoir que c’est possible de réussir. Que le combat est ongoing, mais que c’est possible de le gagner.
Je voudrais juste que mes nièces grandissent dans un monde où elles ont réellement les mêmes opportunités que les garçons et où elles n’ont pas l’impression que, dans un flip the coin, elles peuvent perdre leur liberté.
Ça serait juste tellement beau. Mais je pense que mon ami n’a pas compris qu’on n’y est pas encore.