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L’art de ne rien faire est-il (presque) perdu?
Crédit: Pixabay

En parcourant les étagères du Renaud-Bray, mon regard s’est attardé sur le roman de Dany Laferrière, L’art presque perdu de ne rien faire. Une réalité m’est alors apparue en plein visage: je suis incapable de ne rien faire. Cela devrait pourtant être simple et sain, non?

 

Même lors d’une rare journée de congé, je ne peux m’empêcher de la remplir de mille et un projets, ou d’objectifs à réaliser. Je cours de gauche à droite, et je ne maitrise certainement pas l’art de me poser.

 

Après tout, quand on ne fait rien, on fait quelque chose. Lorsqu’on écoute la télé, on n’effectue pas « rien », on regarde une émission. Même assis.e. à fixer le vide, nous sommes assis.es. à observer le mur.

 

Ainsi, chaque personne possède, à mon avis, sa définition de ce qu’est « ne rien faire ». Collectivement, je pense qu’il est convenu que c’est une action qui n’a pas d’objectif dit « productif » dans notre quotidien effréné. Une activité qui nous vide l’esprit et nous permet de nous recharger.

 

C’est pourquoi ne rien faire est essentiel. En sautant d’une occupation à l’autre, l’esprit toujours préoccupé par l’accomplissement de ce que l’on « devrait » faire pour réussir, on oublie. On oublie qui nous sommes, nos réels buts, ce qui nous fait du bien.

 

Pour moi, en quoi consiste « ne rien faire »? Malgré le fait que je me décris comme une « fille de ville », il s’agit d’aller marcher en forêt. Ça m’éloigne de mon quotidien, de me préoccupations. Je ne prévois aucun itinéraire, je vais où mes pieds me portent, et je ne pense à rien. J’observe le calme qui m’entoure et ça m’apaise. Malheureusement, je ne m’adonne à cet exercice que très rarement.

 

Pour vous, ne rien faire peut être tout autre. Il peut s’agir d’écouter votre série favorite, de méditer ou d’apprécier un repas sans aucune distraction. Parce qu’aujourd’hui, on ne peut faire qu’une seule chose à la fois. Il faut être constamment multitask pour atteindre le summum de la productivité et de la réussite personnelle (lire ici le sarcasme).

 

Comment saurez-vous que vous ne « faites rien »? Vous le ressentirez. Vous vous aurez l’esprit apte à affronter votre quotidien, et c’est pourquoi il est essentiel de faire cet exercice.

 

Je suis la première coupable de ne pas prendre ce temps de repos, mais il est primordial de s’autoriser à s’y adonner de temps à autre. Quitte à l’inscrire dans votre agenda pour qu’il fasse partie de votre horaire et qu’il y demeure.

 

Ne rien faire est réellement un art, et il demande de la pratique. Sans quoi, il est bien trop facile de le perdre et qu’il disparaisse.

 

Ça ressemble à quoi lorsque vous ne faites « rien »?

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