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Quand se blanchir le visage devient le quotidien de bien des jeunes
Crédit: Chinh Le Duc/Unsplash

Ouep, vous avez bien lu. Un article sur The Guardian révèle que certains enfants et adolescents au Royaume-Uni se couvrent de maquillage pour se blanchir la peau. Pourquoi? Parce que ces jeunes sont victimes d’intimidation à l’école vu la couleur de leur épiderme. Ils souhaitent ressembler davantage aux Blanc.he.s afin de se faire accepter et aimer.

L’organisme NSPCC soutient que les abus raciaux et l’intimidation sont en augmentation depuis quelques années. Les adolescent.e.s de 12 à 15 ans en seraient les plus affecté.e.s. T’sais, un âge où, en pleine quête d’identité et d’affirmation de soi, la relation avec un corps en pleine mutation est déjà bien assez difficile.

Une jeune fille révèle (traduction libre) :

« Je me fais intimider depuis que j’ai commencé l’école. Certains me traitent de noms méchants; ça me fait tellement sentir honteuse. Mes amis ne veulent plus être avec moi parce que les autres leur demandent pourquoi ils sont amis avec quelqu’un qui a la peau sale. Je suis née au Royaume-Uni, mais on me dit de retourner dans mon pays. Je ne comprends pas parce que je suis d’ici. J’ai déjà tenté de rendre mon visage plus blanc en utilisant du maquillage afin de mieux m’intégrer. »   

 

Et les conséquences?

Vous pensez que ces enfants grandissent avec tous les meilleurs ingrédients? Vous pensez que c’est nourrissant, à un âge où on commence à se définir comme humain.e, où on forge tranquillement notre personnalité et notre relation avec le monde? 

Je ne peux pas parler pour elleux, mais laissez-moi émettre quelques doutes sur les effets dévastateurs de la honte d’être soi. Et aussi, sur le niveau d’amour et de confiance que ces jeunes portent et continueront de porter à leur pays d’accueil ou d’origine ainsi qu’à leurs consoeurs et confrères. Ça n’augure rien de bon dans une ère où on semble toujours plus se sacrer de l’autre. 

 

On fait quoi avec ça?

On le dit et on le redit: tout passe par l’éducation. Le racisme (et la xénophobie), c’est l’ignorance, la peur d’autrui, la peur de ce qu’on ne connaît pas. Les bullies on prit ça quelque part, ça ne s’invente pas comme ça. 

La couleur de la peau, ce n’est pas quelque chose qu’on peut changer. Ça ne devrait pas être quelque chose qu’on a envie de changer.

En Asie, je devais faire attention aux crèmes que j’achetais parce que plusieurs contiennent des agents blanchissants pour la peau. C’est la mode, à l’autre bout du monde, de se rapprocher d’une apparence occidentale. Combien de fois me suis-je fait dire que j’avais une belle peau parce qu’elle est très blanche? Et combien de fois j’ai fait la crêpe sur la plage en espérant revenir au Québec plus bronzée que jamais? 

Finalement, on n’est JAMAIS bien attriqué.e.s. Trop blanc.he.s, pas assez blanc.he.s, trop foncé.e.s, ou pas assez. C’est TELLEMENT épuisant.

On peut-tu se donner un maudit break? De grâce, faisons de ce monde un endroit plus doux et plus inclusif. 

 

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