Je n’en suis pas à mon premier article sur Safia Nolin et encore moins à ma première réponse à Sophie Durocher.
« Je m’excuse de mon corps »
Depuis hier, la toile est enflammée par le plus récent vidéoclip de l’autrice-compositrice-interprète. Sortie l’an dernier, la chanson Lesbian Break-Up Song est non seulement magnifique, mais extrêmement touchante et personnelle. J’ai eu l’honneur de passer une journée avec l’artiste cet été lors de son passage à Laval dans le cadre du Festival Diapason et je suis encore starstruck.
Safia est rapidement devenue, malgré elle, un modèle féministe pour plusieurs générations de femmes du Québec et d’ailleurs. Mes filles la chantent et l’admirent et je ne pourrais être plus fière et reconnaissante envers la chanteuse de paver la route pour celles qui n’ont pas encore les outils pour le faire. Jetée dans la fosse aux lions, Safia apprend sur le tas et brise les tabous à sa façon, que ce soit en portant un gaminet de Gerry Boulet à l’Adisq de 2016 ou en toute vulnérabilité dans son nouveau clip produit en collaboration avec The Womanhood Project.
« Miroir, miroir
Je sais que c’est moi la plus laide »
Safia Nolin, entourée de magnifiques femmes, se présente à nue certes en guise de pied-de-nez à tous ses détracteurs, mais qualifie également son geste d’extrêmement libérateur. Mais bon, autant que les Québécois puissent être progressistes et inclusifs, autant qu’ils puissent être fermés et étroits d’esprit. Évidemment que la Sophie se devait de s’en mêler. Des clics et des commentaires haineux par dizaines pour justifier son salaire.
Son discours est toujours le même pour tout acte qui se veut militant, comme le mouvement Maipoils en mai dernier. Elle accuse les instigatrices de vouloir l’attention à tout prix, tout en faisant des parallèles absolument insignifiants. Dans son plus récent article, cette dernière fait un lien étrange entre la nudité de Safia et celle de Kim Kardashian en demandant pourquoi l’une est jugée plus féministe que l’autre? Ma chère Sophie, le féminisme repose avant tout sur la liberté de ces femmes et les choix qu’elles font, et ce, qu’elles soient nues ou non. On va régler ça drette-là!
Lorsque le clip a été lancé, je l’ai évidemment écouté à plusieurs reprises, dont une fois avec mes filles de 5 et 3 ans. C’est mon rôle, en tant que maman, d’éduquer mes filles et de les exposer à différentes réalités afin qu’elles deviennent des personnes respectueuses, ouvertes et conscientes qu’il n’y a pas qu’un modèle de corps, mais des milliards.
J’aurais tant aimé, à l’époque de mon adolescence, avoir des modèles comme Safia Nolin, The Womanhood Project et toutes les autres magnifiques humaines qui ont participé à ce chef-d’oeuvre. Des corps gros, des plus petits, des peaux foncées et d’autres tapissées de cicatrices, que du beau et du doux.
Ce que fait cette journaliste est répréhensible et ne fait que donner une tribune à tous ceux et celles qui utilisent le web pour y propager des jugements et de la haine, comme mononcle Richard et ses incessantes blagues de mauvais goût, mais ça fesserait moins d’applaudir le changement, hein! Qui se ressemble s’assemble, comme ils disent. Non, mais j’ai-tu hâte à leur retraite rien qu’un peu? Question d’avancer un tout p’tit peu au lieu de reculer de dix pas à chaque fois qu’ils ouvrent la bouche ou mettent les mains sur un clavier, ces deux-là.
Bref, je salue ce clip et je souhaite sincèrement que les gens enlèveront une fois pour toute leurs osties d’œillères pour le regarder. On y voit des seins, du poil, de la cellulite, des fesses, mais surtout des personnes magnifiques qui se tiennent par la main pour faire un très nécessaire statement.
Bravo, c’est réussi!