Cet été, je travaille à la sueur de mon front sur un bateau en Italie. Vous l’aurez deviné, c’est la grosse misère noire. Ça fait que, entre deux batchs de bruschetta, j’ai remarqué une nette différence culturelle chez les touristes italiens.
Ici, on ne sexualise pas autant le corps des fillettes, comme on le fait au Québec. De poupon à 8, 9 ou 10 ans, la grande majorité des bambines sont 100 % free du haut de leur maillot de bain; exemptes d’un soutien-gorge serré que, chez nous, on impose beaucoup plus tôt.
Au début, malgré moi, j’étais un peu surprise de voir cela. Je vous jure, même si je suis ouverte d’esprit, les biais culturels sont parfois bien ancrés. Cela dit, puisque je veux les déjouer coûte que coûte, j’ai rapidement trouvé ça naturel que ce soit ainsi. Pourquoi chaque gamine au Québec a les seins cachés alors que c’est différent pour les garçons du même âge? Des seins qui ne sont pas formés, des enfants qui sont encore loin de la puberté. Le corps d’un garçon et d’une fille, à cet âge-là, c’est pas mal la même affaire.
Un papa italien vivant maintenant au Canada me disait que lui et sa fille de trois ans étaient allés se baigner dans une piscine publique. Gearée de sa culotte, naturellement, la bambine profitait de l’eau fraîche à qui mieux mieux.
Le staff, visiblement mal à l’aise, est allé retrouver le père pour lui demander de mettre un haut de maillot à sa fille. Lui procurant le bout de vêtement en question, le papa a dû l’enfiler à son enfant sous peine d’éviction. De toute évidence, n’étant pas du tout habitué à ces restrictions, ledit papa s’est retrouvé bien désemparé face à de telles règles. Des règles qui, franchement, sont plutôt ridicules.
Toujours est-il que cette histoire m’a fait réfléchir. Et si la petite fille avait eu les cheveux courts et non longs comme ils étaient à l’époque? Les employés n’auraient sans doute rien remarqué. Et si elle avait eu une culotte bleue ou verte, avec des superhéros ou des bolides dessus?
Suivant l’évolution qui s’opère dans notre société, l’ouverture à la différence et aux genres (versus les clichés dépassés), de telles normes ne sont-elles pas obsolètes?