En 2017, mon cerveau a été diagnostiqué d’une dépression. Une prescription de 50mg de Citalopram et un rendez-vous hebdomadaire chez la psychologue plus tard, j’ai découvert l’importance de faire un peu plus attention à moi.
Les moments les plus difficiles de ma dépression ont été les 6 mois avant que je me décide à demander de l’aide. 6 mois sans motivation, envies, projets, ambition. Je ne dis pas que les mois suivants ont été faciles, au contraire. Simplement, à partir du moment où j’ai pu m’expliquer le vide infini qui hantait ma tête grâce à un diagnostic, je me suis excusée plus facilement. J’ai eu plus de compassion pour le brouillard que j’étais devenue.
Lors de mon processus de guérison, je me suis tournée vers des médecines alternatives afin de compléter mon traitement médical: j’allais chez l’acupunctrice régulièrement et je prenais le temps de me faire masser une fois de temps en temps. J’ai aussi pris la décision de réserver une demi-heure de mon horaire quotidien pour avancer mes projets personnels. À l’époque, j’étais encore à l’université et je me désolais de rédiger uniquement dans le cadre de mes cours. J’espérais ainsi pouvoir me remettre à écrire. J’ai bien dû écrire 3 pages et avancer aussi un peu un de mes tricots. J’ai aussi peut-être appris 10 mots en portugais.
Assez rapidement, cette demi-heure personnelle est devenue très personnelle. Vu le titre de ce texte, je pense que vous comprenez l’idée. Alors que ma tête allait tranquillement mais sûrement mieux, j’étais heureuse de retrouver mon imagination, mes fantasmes et mes envies. Ma libido revenait petit à petit et j’ai célébré son retour avec beaucoup de plaisir. J’ai donc commencé à me masturber tous les jours. En me réveillant ou sous la douche, parfois en quelques secondes seulement. Avec le recul, je pense pouvoir dire que ce plaisir solitaire m’a accompagnée lors de ma guérison.
Maintenant que je vais mieux, j’ai gardé cette bonne habitude. Évidemment, j’oublie parfois lorsque ma journée est trop chargée. Néanmoins, cartes sur table, je dois avouer que ça arrive (très) rarement.
Parce que j’aime les endorphines. Parce que j’aime célébrer mon corps qui va mieux.