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Les safe spaces ont sauvé ma vie
Crédit: Александар Цветановић / Pexels

Le 13 juillet dernier, j’ai assisté au Montreal’s Fat Babes Squad Pool Party. Quand on parle de pool party, pour plein de filles y compris moi, ça devient angoissant. On pense automatiquement à notre corps, à ce qu’on va porter et…aux autres. J’y ai vécu un moment de pur bonheur et d’extase. 

 

Les filles étaient belles, mais surtout, elles étaient à l’aise dans leur corps et libérées; ce que je vois rarement chez des filles taille plus pour plus de 5 minutes. C’est tellement triste et ça me brise le coeur que la société soit si violente envers les groupes marginalisés, que même dans le silence, les gens savent qu’ils sont scrutés, regardés, évalués, jugés. Cette journée, c’était un gros doigt d’honneur à la société et une reprise de pouvoir totalement empowering que j’ai vécue. Je pense que l’émotion était unanime, selon le feedback que j’ai lu.

 

Ça m’a fait réfléchir à l’importance des safe spaces. Que ce soit des safe spaces virtuels ou bien réels, selon moi, ils sont vitaux au bon état mental et à la possibilité de créer un sentiment de force et de résilience chez des personnes qui doivent sans cesse faire reconnaître leurs droits et/ou parfois leur capacité à décider pour eux-mêmes. 

Les safes spaces; pourquoi c’est important?

Pour certains, leur safe space, c’est leur famille, pour d’autres c’est leur cercle d’amis ou leur fratrie, mais pour quelques personnes, ces groupes ne sont pas un lieu sécurisant ou d’émancipation. Il arrive que certains membres d’une famille ne soit pas sensibilisés à la réalité des groupes marginalisés et font subir de façon consciente ou inconsciente des violences qui affectent ou marquent profondément les gens qui vivent du rejet de la part de la société et leur milieu d’appartenance.

En psychologie, le besoin de sécurité est un des besoins fondamentaux de l’être humain. Prenons par exemple, la célèbre pyramide de Maslow. Il est tout en bas de la pyramide, juste au-dessus des besoins physiologiques comme manger, boire et dormir. Le fait de ne pas pouvoir être en sécurité crée chez l’être humain un niveau de stress très dommageable, non seulement dans le développement de sa personnalité, mais aussi au niveau du développement et du maintien des ses liens interpersonnels. Les traces laissées par le manque d’un lieu sécurisant ou d’une absence de relations sécurisantes ont des répercussions tout au long de la vie. 

 

 

Concrètement, c’est quoi?

En quoi ces groupes se différencient des autres groupes : 

  • L’utilisation d’un langage sensible, non-genré, inclusif; 
  • La présence de code comme TW (trigger warning ou en français, avertissement de possible déclencheur) ou CW (content warning ou en français, avertissement de contenu sensible) pour prévenir les gens avant la lecture, afin que ceux-ci puissent choisir à quoi ils s’exposent. De cette façon, les gens peuvent éviter de se replonger dans certains traumas;
  • La reconnaissance des traumas, reliés ou non au sujet du groupe;
  • La présence de compassion et d’empathie;
  • Une ouverture à l’éducation concernant la diversité, les traumas, les marginalisations;
  • Une réappropriation de certains mots utilisés par la société comme étant péjoratifs;
  • Une tolérance à l’autre;
  • Un lieu où la confidentialité est importante.

 

C’est pour qui?

Pour qui sont les safe spaces? Tous les groupes vivant en marge pour certaines particularités que la société identifie comme hors-normes (ce qui à mon avis est, dans TOUS les cas, de la grosse m*rde!) : 

  • Les gens gros;
  • Les gens de la communauté 2SLGBTQIA+
  • Les gens handicapés;
  • Les femmes;
  • Les personnes racisées;
  • Les gens ayant une maladie mentale;
  • Les gens malades;
  • Etc.;
  • Et tous leurs alliés.  

 

Ces groupes m’ont littéralement sauvé la vie dans les périodes les plus difficiles de mon existence. Parce que se sentir compris.e par des gens qui vivent des choses similaires à soi apporte un soulagement que rien d’autre ne peut remplacer. Ces lieux sont aussi la source de beaux mouvements où la reprise de pouvoir et la guérison de certains traumas sont possibles. 

 

De marginalisée à warrior résiliente, je dois cette force à ma mère, mais aussi aux groupes que j’appelle mes safe spaces. À celleux qui en font partie, MERCI.

 

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