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Je suis rancunière, mais j’ai dû apprendre à pardonner
Crédit: Annie Spratt/ Unsplash

Je donne souvent l’impression d’être une personne très tranquille dans la vie, qui ne se fâche pas souvent. La vérité, c’est que j’ai du mal à exprimer ma colère. Je suis plutôt du genre à accumuler les frustrations jusqu’à exploser intérieurement. J’ai la capacité particulière de me frustrer contre à peu près n’importe quoi, tant qu’un problème n’est pas réglé définitivement, sans savoir comment en parler. Je considère ça comme mon pire défaut.

J’en ai voulu à une amie, à mon ex, à mon chum, à des inconnus, à des coéquipiers de travail, à des profs, au système d’éducation, à mon cerveau, aux médicaments, à la bouffe, à mon ordi qui ne fonctionne pas, au temps qui passe, à l’univers… c’est vraiment très varié.

Crédit: GIPHY

 

Un jour, une personne m’a fait pas mal de tort. Assez pour que je coupe contact sans réconciliation possible. Une personne que je connaissais depuis tout de même quelques années et avec qui il n’est pas arrivé que du mauvais. Disons que ce n’était pas vraiment la joie dans les jours qui ont suivi…

Le problème, c’est que même si à la longue, j’ai fini par faire le tour de cette histoire, je vivais mes frustrations sous forme de pensées intrusives qui surgissaient à n’importe quel moment de la journée. Au départ, cela m’aidait à faire le deuil de cette relation, mais au bout de plusieurs mois, c’est devenu gossant. Comme un spam inutile qui se répète. Je devais donc passer à autre chose pour de bon, mais quelque chose semblait me bloquer.

Le hasard veut que je sois allée à un atelier sur le pardon récemment. Je dois l’admettre, pendant longtemps, je croyais que le pardon c’était seulement l’idée d’effacer le passé presque magiquement et de repartir à zéro en acceptant les erreurs de tout le monde. Une énergie puissance Disney.

J’ai appris qu’en fait, le pardon ne nécessite pas d’oublier quoi que ce soit, ou encore d’être gentil.le avec la personne qui nous a blessé.e. Ça peut être de cesser d’être en colère, simplement. Quoi qu’il en soit, je voulais me débarrasser de ces pensées intrusives.

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Cette réalisation m’a fait beaucoup de bien puisque c’est beaucoup plus validant en soit que l’idée de fermer les yeux complètement sur le passé. Je me concentre davantage sur mon propre ressenti plutôt que de m’en tenir au contexte de la séparation, et j’essaie de sonder mes émotions, puis de penser à ce que je peux faire dans le moment pour les gérer. Je fais l’exercice par écrit, s’il le faut.

Il faut aussi prendre en considération que le pardon un processus qui peut être long et que ça ne peut pas arriver en claquant des doigts. À présent, je pense moins souvent à cette personne, même si les pensées arrivent de temps en temps. La frustration est en train de laisser sa place à l’indifférence, ce qui est une bonne chose.

Cela n’empêche pas que le pardon ne suffit pas, et que je dois également apprendre à communiquer mes émotions plutôt que de les refouler constamment au point d’en avoir des problèmes plus tard. Ce qui n’est pas une chose évidente à faire avec tout le monde, mais cette expérience m’a fait comprendre l’importance de l’appliquer.

Avez-vous de la difficulté à pardonner aux autres?

 

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