Le ZooFest est pour moi une tradition. C’est un marathon de fatigue et de boisson énergisante à profusion, mais surtout une occasion annuelle de décrocher du quotidien rocambolesque et de rire un bon coup. Sauf que cette année, c’est un peu différent. Certes, les spectacles auxquels j’ai assisté à date sont excellents, comme toujours. Par contre, je ris un peu jaune. Ma conscience sociale et mon ouverture d’esprit évoluent d’année en année et on dirait que je ne suis pas capable me laisser aller dans l’humour.
Certes, il faut être capable rire de soi, de ses défauts et de ses complexes. Là où je ris un peu plus jaune, c’est quand il est question d’accents, de stéréotypes ou de groupes trop souvent pointés du doigt et stigmatisés. Pourtant, j’étais la première à rire aux blagues très « crues » de Guillaume Wagner il y a une dizaine d’années. Les mœurs ont changé, la société a changé et moi aussi j’ai changé.
Il n'en reste pas moins que la programmation du ZooFest est suffisamment variée pour que j'y trouve mon compte et son objectif demeure tout à fait louable; soit de permettre au public de découvrir les humoristes émergents. Je ne cesse de m’impatienter pour des spectacles tels Ciné-Nacho, Ici ce n’est pas simplement une marque de liqueur ou tout autre spectacle au caractère très ludique. Par contre, alors que le ZooFest était pour moi jadis une façon de découvrir de nouveaux artistes, certains plus inclusifs que d’autres, comme Philippe-Audrey Larue-St-Jacques dont l’humour est très acceptable, on dirait que j’ai moins envie d’assister aux one-man-shows d’artistes peu connus.
Il y a 4 ans, j’ai eu un drôle de feeling deux fois pendant le ZooFest; certaines blagues étaient juste too much pour moi. Et cette année, ce feeling-là me visite un peu trop souvent à mon goût. Je pense que mes valeurs ont évolué plus vite que le monde de l’humour; ce que je trouvais drôle il y a 4 ans, tout le monde trouve ça encore drôle, sauf moi…
Bref, je continuerai d’assister aux spectacles et j'espère que ça va me permettre de découvrir de nouveaux artistes qui font des blagues drôles pour vrai et pas seulement des jokes « faciles » sur les groupes les plus vulnérables de la société. Parce que c'est pas drôle, en tout cas, pas selon moi.