Il est 1h53 du matin, je suis au travail au moment d'écrire ces lignes … Horrifiant, me direz-vous? Pas pour moi.
J'avais besoin d'un peu de recul et de reprendre mon souffle avant d'écrire ce texte. Si vous me lisez assidûment (lol), vous savez qu'il n'y a pas si longtemps, je travaillais dans un service de garde où je ne me sentais vraiment pas à ma place (tout en respectant énormément le travail, sérieusement, thumbs up à tou.te.s les éducateurs.trices).
Je travaillais aussi dans une maison des jeunes. Et, à l'hiver, je me suis trouvé un autre emploi: intervenante dans une ressource d'hébergement pour jeunes adultes itinérants. Les aléas de la vie (comprendre qu'on m'a soudainement coupé mes heures jusqu'en novembre) ont fait que j'ai dû, pas longtemps après, retourner au service de garde. Puis, ma curiosité m'a fait regarder les offres d'emplois et postuler à une ressource qui me tentait beaucoup trop: de l'hébergement de 6 semaines pour les adolescents garçons en difficulté. J'ai eu le poste.
BREF, si vous êtes essouflé.e.s à lire ça, imaginez comment je l'étais ces derniers mois. J'avais une job de jour, une de soir, une de fin de semaine, plus quelques remplacements à l'autre place qui m'avait coupé mes heures. Si vous faites le calcul, ça ne laisse pas beaucoup de temps pour vivre, et ça implique beaucoup d'éléments avec lesquels jongler en même temps.
L'affaire, c'est que je sors de l'école et qu'il y a trop de beaux milieux de travail en intervention; ils m'intéressent (presque) tous. Mais un moment donné, j'ai compris que ça suffit, se lancer dans tout, tout le temps. Il faut s'écouter, aussi.
Alors maintenant, ô joie, c'est comme si j'avais fini mon primaire à nouveau. Je comptais les jours, même les heures, avant d'être libérée, délivrée. Et puis pouf. Plus rien! Pour faire une histoire courte, j'ai tout lâché sauf le dernier emploi, celui qui héberge des ados. De nuit. Quand j'ai appliqué sur ce poste, mon boss m'a demandé si j'étais tombée sur la tête. Mais non.
Je ne fais même pas du temps plein et à un salaire de misère. Mais pour le moment, je m'en fous. J'ai du temps pour exister. Je n'ai pas besoin de tant d'argent que ça, je vis très bien dans la simplicité. Je travaille à UN endroit, que j'adore, en plus. Je suis sur mon X côté emploi.
En plus, j'ai développé ces derniers mois une nouvelle passion dont je vais certainement parler dans un autre texte, et je peux m'y adonner pleinement: je peux DORMIR. (Bon, vous direz que ce n'est pas une passion, mais plutôt un besoin et je serai d'accord, mais après des mois à en être privée, disons que je l'apprécie vraiment beaucoup.) J'ai UN horaire à suivre et plus aucun cassage de tête.
Et aussi, on dirait que travailler de nuit, ça m'inspire. J'ai recommencé à écrire pour vrai, t'sais. Comme avant, quand j'étais ado, que je n'avais rien à faire de ma peau l'été et que je passais mes nuits sur mon clavier. C'est fou, c'est revenu naturellement. Le même état d'esprit.
Je respire. Je bois du café glacé en masse. Je suis en mode slow toute pis pour l'instant, ça peut pas me rendre plus heureuse.