
Le weekend dernier, il y avait un rassemblement de motocyclistes dans ma région du Québec. Les hébergements affichaient complet. C’était un magnifique weekend, le genre où on se plait à prendre la route.
Vers environ 14h, je suis en voiture et je roule paisiblement sur la route de la Mer en direction Est vers la Gaspésie. Je suis derrière un Jeep. Tout le monde roule à la limite de vitesse permise. C’est une belle ligne droite, sans trop de brouillard; une journée avec des percées de soleil.
J’aperçois au loin une moto. Le motocycliste n’est pas accompagné; il roule seul. Le Jeep devant met son clignotant, signalant donc qu'il a l'intention de tourner à gauche dans une entrée de maison. Je ralentis derrière lui. C’est là que je me suis dit: « Il ne peut pas tourner tout de suite; il y a la moto qui s’en vient! ». Le conducteur du Jeep s’engage dans un virage vers la gauche et…
BANNNGG!!!! Je freine brusquement et j'aperçois un homme voler dans les airs par-dessus ma voiture.
Je hurle dans la voiture! Je prends mon téléphone et je compose le 9-1-1. Pendant 2 secondes, je n’ose même pas me retourner pour voir l’état de l’homme. La centrale d’appel me tient au téléphone. J'approche rapidement de l’homme allongé sur le sol, qui hurle : « Pourquoi tu m’as coupé, pourquoi tu m’as coupé? » demande-t-il au conducteur du VUS.
Plusieurs autres automobilistes s’arrêtent pour aider et pour faire la circulation, car l’homme est étendu en plein milieu de la route et nous sommes quand même sur la 132 et il y a des campeurs qui arrivent à toute vitesse.
On a immobilisé l’homme. Je suis encore au téléphone avec la police qui me pose des questions. 10 minutes plus tard : l’arrivée de l’ambulance. Enfin! L’homme blanchit à vue d’œil et il se plaint de douleurs au ventre (il a arraché le guidon de sa moto avec son ventre, je crois). Les paramédics tentent de le mettre sur la civière et c’est un gémissement qui m’a fendu le cœur…Son bassin…Probablement de multiples fractures. Je me pognais la tête à deux mains de voir l’homme dans une telle souffrance sans pouvoir l’apaiser.
Il est parti en ambulance et nous avons donné notre version des faits aux policiers. Il y avait un autre homme…Figé, debout avec le regard vide…C’était celui qui conduisait le Jeep. Il était en état de choc. Je suis allée le voir pour essayer de le convaincre d’aller se faire observer à l’hôpital. Il n’a pas voulu. Il répétait qu’il se sentait coupable; qu’il avait presque tué un homme. Pauvre gars! C’était un accident!
C’est à partir de cet accident que j’ai commencé à me questionner et à m’informer en ce qui concerne les collisions entre les véhicules et les motos…
J’ai une très bonne amie à moi, Steph, qui m’a dit qu’il fait être 2 fois plus vigilants en plus de conduire encore plus pour les autres lorsqu’on conduit une moto. Elle a ajouté qu’elle roule toujours avec « ses hautes » lumières le jour et c’est ce que les profs suggèrent dans les cours. Aussi que de rouler à deux, c’est mieux.
Je me demande: est-ce que les automobilistes sont bien préparés à devoir partager les routes? Que ce soit avec les vélos ou les motos? Combien de fois j’ai failli me faire prendre un coude à vélo par une voiture qui m’a trop serrée! Ça m’a presque découragée d’en faire sur les routes de campagne!
Pour l'instant, je suis encore en état de choc. J'ai juste envie de dire à tout le monde de faire attention aux autres sur la route… même si c'était un accident, même s'il y en aura (probablement et malheureusement) d'autres. Un genre d'appel général à la vigilance pour que les routes soient plus sécuritaires pour tout le monde, peu importe leur véhicule.