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Les 3 fois où j’ai tout quitté pour partir à l’aventure
Crédit Karim Manjra/Unsplash

Tout quitter peut signifier tout gagner. Apprendre de nouvelles choses, s’ouvrir à l’autre, remettre en question ce qu’on a toujours cru dur comme fer. Tout quitter, c’est exposer sa vulnérabilité, c’est se définir comme humain.e, c’est se rendre compte, parfois, qu’on est p’tit.e p’tit.e p’tit.e. Surtout, tout quitter, c’est suivre son coeur et ça, ça procure un immense sentiment d’empower.wo.man.

Certaines personnes quittent un.e partenaire, un milieu de vie, une carrière étouffante ou des relations toxiques. Moi, ce que j’ai quitté trois fois, c’est ma routine et ma job pour partir en voyage ou pour vivre à l’étranger.

Je ne quitte jamais parce que je suis malheureuse ou pour fuir quoi que ce soit. Je quitte ma routine temporairement par soif d’aventures, de découvertes et de rencontres. Je quitte ma zone de confort, le terrain tant connu. La vie est trop courte et la terre est très grande. Pour celles et ceux qui voyagent beaucoup, vous me comprendrez; plus on voyage, plus on a l’impression de n’avoir rien vu.

La première fois, j’ai quitté mon emploi étudiant, j’ai sous-loué ma chambre du Plateau et je suis partie trois mois en Amérique latine. La deuxième fois, j’ai démissionné d’un emploi que j’aimais beaucoup, j’ai sous-loué mon appart au complet et je suis partie six mois en Asie du Sud-Est.

Désormais, j’ai décidé d’essayer la vie d’expatriée en Europe. Mon amoureux est Italien et nous travaillons tout l’été sur son bateau dans les Pouilles. C’est nouveau pour moi, la vie marine. Nous accueillons des touristes d’un peu partout pour une journée en mer et c’est super enrichissant. Nous avons notre p’tite vie, faisons le marché, habitons notre appartement dans la vieille ville.

Cette fois, je peux vraiment me poser et expérimenter une nouvelle culture plus profondément. Je m’ouvre à d’autres valeurs, à un beat de vie qui n’est pas le même, où la dolce vita prime, où le sentiment de collectivité est très fort et où la bouffe est sacrée. Où les gens ont aussi leurs problèmes, où la situation actuelle du pays n’est pas toujours évidente non plus. J’apprends une nouvelle langue, un nouveau métier. Je suis maintenant la minorité et ça, ça nous apprend à faire preuve d’une grande humilité. Ce sont de beaux défis et franchement, je ne peux pas me plaindre.        

Avec le temps et les voyages cumulés, je me rends compte à quel point nous sommes gâtés au Québec. À quel point l’économie et la situation politique sont (malgré tout) très positives. Que puisque les Canadien.ne.s sont aimé.e.s partout sur la planète, il est possible de visiter pas mal tous les territoires – Ce n’est pas vrai pour chaque nationalité.

Cela dit, il faut faire des choix même si je suis consciente que tout le monde n'a pas les mêmes opportunités ou la même chance que moi non plus. De mon côté, je n’ai pas de condo, et je suis très loin d’en posséder un. Je n’ai pas de char, je m’habille souvent dans les friperies, je n’ai que très peu de REER et je ne peux pas espérer que ma carrière avance aussi vite avec tous ces intermèdes. Mais je suis heureuse et j’assume mes choix de vie.

Bien sûr, je m’ennuie de mes proches et ce n’est pas toujours facile. Évidemment, je me suis sentie coupable, particulièrement auprès des personnes que j’aime le plus au monde; ils ont la santé fragile et j’aimerais être près d’eux. Dieu merci, on a Internet pour se voir et se jaser à tout moment. Il m’arrive aussi de penser que certains individus doivent juger mes choix. Cela dit, on se fait tous juger à un moment ou à un autre et les vrais, ceux qui nous aiment vraiment, restent. La vie est parsemée de décisions à prendre et je crois que, ici et maintenant, l’expérience que j’ai choisie est la mienne.

Qu’avez-vous quitté (temporairement ou définitivement) pour mieux vous choisir?

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