Des nouvelles comme ça, on en prendrait dix par jour! C’est avec grand bonheur et un regain d’espoir que nous avons appris que la Slovaquie, un pays pas nécessairement réputé pour son féminisme, a élit sa première femme présidente samedi dernier.
L’élue, c’est Zuzana Čaputová, une avocate libérale et écologiste. Elle est activiste depuis plusieurs années contre la corruption en Slovaquie et compte en faire un des objectifs principaux de son mandat. L’environnement et les droits de la personne sont aussi au top de ses priorités.
Peu connue avant de remporter les élections, elle a raflé la victoire avec un résultat de 58,40%! C’est un signe assez clair que les Slovaques ont envoyé au gouvernement populiste au pouvoir. La Slovaquie avait fait les nouvelles l’an dernier lors de l’assassinat du journaliste Jan Kuciak et de sa fiancée. Kuciak dirigeait une enquête sur des liens présumés entre des hommes politiques slovaques et la mafia italienne… Il a été tué peu de temps avant de publier son enquête… Zuzana Čaputová était descendue dans la rue avec des milliers de Slovaques pour manifester contre le pouvoir en place.
La nouvelle Présidente de la Slovaquie offre un discours d’union et d’inclusion, ce qui fait beaucoup de bien dans le climat politique actuel. Dans son discours d’investiture, elle a déclaré « [ne pas être là] pour diriger, mais pour servir les citoyens et habitants de la Slovaquie. » Elle a réitéré son soutien à l’Union européenne et l’OTAN, tout en soulignant l’urgence de protéger l’environnement.
Bien que le rôle présidentiel en Slovaquie soit plus limité que celui du gouvernement en place, Zuzana Čaputová aura son mot à dire sur les traités internationaux et les forces armées et elle nomme les juges les plus influents. Elle possède aussi un droit de veto non négligeable.
Zuzana Čaputová soutient les droits de la communauté LGBTQ ainsi que le droit à l’avortement. Elle a d’ailleurs affirmé « qu’un enfant vivra mieux avec deux êtres amoureux de même sexe que dans un orphelinat. » Elle a mené sa campagne sans attaque envers ses adversaires, prouvant ainsi qu’on peut gagner sans rabaisser les autres.
Sa présidence pourrait renverser la tendance pour la Slovaquie, qui est le 83e pays sur 149 en termes d’égalité des genres et qui possède peu de femmes en politique.