Nous avons la chance d’habiter dans un pays où la liberté individuelle est fondamentale: personne n’a le droit de vous dicter votre religion, votre mode de vie ou votre alimentation. Lorsque l’alcool entre dans l’équation, par contre, ça devient plus complexe. Alors que la consommation d’alcool est interdite dans plusieurs pays, notamment en Iran et en Arabie saoudite, ici, l’alcool est non seulement légal, mais il est intimement lié à notre conception du plaisir. Mais qu’arrive-t-il lorsqu’on refuse de boire un verre dans une soirée entre ami.e.s? Et jusqu’à quel point la consommation récréative d’alcool est-elle banalisée dans notre société?
On a tous déjà été témoin des regards réprobateurs que reçoit une personne en refusant une bière. « Es-tu enceinte? Est-ce que ça va? Prends-tu des médicaments? » Les gens posent des questions comme si le refus de boire nécessitait une justification. Ce n’est pas leur faute.
En effet, l’alcool est omniprésent dans notre société et est devenu un fort symbole de loisir. Dans les films, les séries télévisées, les publicités, les réseaux sociaux… Partout, on associe l’alcool à la sociabilisation. Suffit de penser aux émissions de variétés où les invité.e.s ont tous un verre à la main pour comprendre le niveau de banalisation auquel nous faisons face. Pourtant, qu’on le veuille ou non, ce sont les personnes qui choisissent l’abstinence qui font le choix le plus sain. À force d’en valoriser les effets récréatifs, on oublie que l’alcool est avant tout une drogue (douce, mais quand même) aux effets néfastes pour la santé.
Outre les conséquences de l’alcool (parfois méconnues), c’est surtout la stigmatisation des personnes qui refusent d’en consommer qui est inquiétante. Pensons aux jeunes, pour qui le sentiment d’inclusion est d’autant plus important, qui tenteraient de ne pas boire. Même à l’âge adulte, la prise d’alcool est souvent motivée par une pression sociale. Personne ne veut être considéré comme ennuyeux parce qu’il/elle boit un thé au lieu d’un Bloody Caesar.
La consommation peut également devenir une habitude qu’on ne remet plus en question. On prend un verre lors d’un 5 à 7 entre collègues ou un rendez-vous amoureux sans même se demander ce qu’on veut réellement.
Enfin, le but n’est ni de juger les buveurs d’alcool, ni de diaboliser la substance en elle-même, mais plutôt d’amorcer une réflexion quant à la pression sociale dont souffrent les non-buveurs. Bref, avec l’été qui approche, les soirées festives sont l’occasion de se questionner sur notre propre consommation d’alcool et sur la manière dont nous traitons les personnes qui optent pour la sobriété.
Et pourquoi pas se faire une bonne petite liste de mocktails à découvrir pour la saison chaude!