La nuit du 26 avril 1986, le réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl surchauffe puis explose, déclenchant le début de la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire. Les grandes lignes de l’événement, on les connaît. Or, y avait-t-il un coupable à l’accident? Et comment les autorités d’une société soviétique obsédée par les apparences ont-elles pris en charge la crise? C’est ce que la mini-série écrite par Craig Mazin et réalisée par Johan Renck met en lumière dans cinq épisodes chocs.
La série n’était même pas encore terminée qu’elle recevait déjà la meilleure cote de l’histoire sur IMDB, devant Game of Thrones et Breaking Bad. Sans jamais tomber dans le sensationnel, la réalisation réussit à installer une tension dramatique incroyable. Les scènes d’horreur sont toujours choisies et maitrisées. On y voit les corps se décomposer sous les effets de la radiation (chapeau aux maquilleurs!), ainsi que la brutalité des moyens de survie.
La trame sonore est toute aussi excellente. Jamais mise en avant-plan, elle sert l’émotion et la violence avec simplicité. Sans oublier les trois acteurs principaux, Jared Harris (le scientifique, Valery Legasov), Stellan Skarsgård (le vice-président du Conseil des ministres, Boris Shcherbina) et Emily Watson (la physicienne nucléaire, Ulana Khomyuk) qui offrent des performances solides. Par chance, aucun d’entre eux n’emprunte l’accent russe, ce qui aurait vite mené leur jeu à la caricature.
Bien que la série se base sur des faits historiques, force est d’admettre qu’elle y fait le procès d’un gouvernement corrompu. La perversité du système soviétique est dépeinte avec une grande vraisemblance. On se doute bien que le rendu aurait été complètement différent dans les mains d’une production russe. Toujours est-il qu’en visionnant la série, l’importance de faire des objets de fiction sur le sujet nous paraît évidente, d’autant plus lorsque l’œuvre est réussie.
À l’heure d’une crise écologique effrayante, Chernobyl nous fait réfléchir à notre avenir énergétique qui tend vers la quasi-totalité nucléaire. La mini-série nous rappelle aussi de rester vigilants, car en tant de crise, l’humain nous révèle toujours son visage le plus fou.
Bande-annonce de la série :
Pssst! La série sera diffusée dès aujourd’hui (jeudi 6 juin) à 22h, sur les ondes de Super Écran