Le 31 mai, c’est la Journée Internationale des Agents De Bord. Et depuis maintenant quelques années, j’ai la chance d’exercer ce que je considère être le plus beau métier du monde.
C’est vraiment un travail merveilleux qui nous permet de rencontrer plein de gens différents et de découvrir petit à petit notre belle planète. Ce n’est pas tous les emplois qui permet de déjeuner en admirant le lever du soleil au dessus des nuages et de dîner sous le beau temps de Cuba.
Je dis déjeuner, mais c’est plutôt manger deux trois bouchés sur le bord du mini comptoir entre une demande de verre d’eau pour le passager assis au siège 5F et le service de boutique hors taxes. Et je dis dîner aussi, mais c’est plus manger des restants qui ont eu le temps de refroidir en attendant que les nouveaux passagers embarquent.
Être agent de bord, c’est se réveiller à 2h am et d’avoir tout de même l’air fraîche comme une rose. Le ptit foulard correctement repassé, les cheveux soigneusement peignés et surtout les cernes toujours bien cachés.
C’est aussi répondre 36 000 fois à la même question du formulaire de déclaration douanière. Et rester poli.e en répondant que non, Montréal n’est pas le PAYS d'embarquement. Si le Québec n’a toujours pas un eu son indépendance, je doute fort que Montréal soit devenu souverain du jour au lendemain.
Certaines questions ou commentaires laissent perplexe. Comme se faire demander si les pilotes entrent dans la cabine de pilotage par une porte dans la toilette. Parce qu'évidemment, c’est bien connu que dans les avions, ce très spacieux moyen de transport, les pilotes ont droit à une salle de bain avenante à leur suite royale. Difficile aussi d’expliquer sans rire que non, la toute petite lumière que l’on aperçoit au bout de l’aile n’est pas la lune.
En choisissant ce métier, il faut s’attendre à se faire envoyer promener par des passagers parce qu’il ne reste plus leur premier choix lors du service de nourriture. Je comprends qu’il avait l’air bon le sandwich jambon fromage suisse, mais prenez votre pouls, il y a des choses plus pire que ça dans la vie. Étant donné qu’Uber Eats n'est malheureusement pas encore disponible à 36000 pieds dans les airs, il va falloir se contenter des nombreuses autres options à bord qui s’offre à vous. Pis c’est un vol d’à peine 3h, vous devriez survivre jusqu’aux nachos tantôt à l’hôtel.
Certes, certains passagers sont malcommodes, mais on fait de belles rencontres aussi. On amène des gens sur le party, certains fébriles et la plupart du temps heureux de s’évader un peu. Quelquefois par contre c’est un peu plus bittersweet. Une dame qui attend la mort par exemple et qui, avant de quitter, s’offre un dernier voyage. Ça vire le coeur à l’envers un peu, disons.
Il y a certaines rencontres plus loufoques, comme croiser un one night qu’on n'a pas particulièrement envie de revoir et se demander : « NON MAIS C’EST QUOI LES CHANCES?! » Essayez de vous cacher dans un avion voir, je vous garantis que ce n’est pas chose facile!
Dans le monde de l’aviation, les congés fériés, c’est un peu comme une légende. Noël, Pâques, la St-Jean, on sait que ça existe, mais on ne les fête pas toujours. En revanche, je dois dire qu’il y a quand même quelque chose de très spécial de défoncer la nouvelle année quelque part entre ciel et terre.
Le métier d’agent de bord c’est beaucoup plus qu’on croit. Et je suis plus que reconnaissante d’avoir rejoint le monde de l’aviation. Parce que même la pire journée en vol reste plus fun qu’une journée de vrai travail selon moi!