Non Sophie, #maipoils n'est pas pour attirer l'attention

Comment je dirais bien ça tout en restant politically correct et éloquente. Ce sera une tâche assez difficile puisque je bous en dedans et que la fumée me sort par les oreilles.

Voyons donc, caltore, on est de retour à la case départ faut croire.

Ma très chère Sophie Durocher avait une discussion avec elle-même sur les ondes de QUB Radio à propos des poils de Catherine Dorion et du mouvement #maipoils en général. Here we go again avec les phrases vides de sens lancées sur un ton condescendant et méprisant. Triste et enrageant. Elle rigole avec sa chum Lise durant 8 longues minutes tout en comparant la politicienne Catherine Dorion à sa fille de 11 ans en constante quête d'attention.

Crédit : Instagram/Cathdorion

En fait, je me demande qui est la plus carencée dans cette situation, mais je ne m'avancerai pas, car je ne la connais pas et ne m'abaisserai pas à son niveau. Son émission aborde d'une manière ironique le mouvement #maipoils en ouvrant la porte aux moqueries et à la méchanceté gratuite ce qui fait reculer tous les mouvements de la troisième vague de féministes 1000 ans à l'arrière. Au Québec, les médias populaires sont pas mal forts là-dessus et ça me pue au nez.

Comment élever des enfants tolérants et ouverts quand les bozos ont des micros? On se croit pas mal au-dessus de tout le monde au Québec, mais on fait dur en tabarouette quand on entend parler de harcèlement sexuel, d'agressions sexuelles, de traite de personnes, de misogynie, de racisme systémique, et ce, pas plus loin qu'au coin de la rue.

Je l'sais bin que ses sujets sont choisis dans le but de faire jaser et de choquer, mais il me semble que ce serait le temps de slaquer non? Je vis peut-être dans un monde de licornes et de barbe à papa, mais ce serait l'fun de crisser la paix au monde pour une fois hein!

#Maipoils est né en 2016, de l'imaginaire de Paméla Dumont, comédienne, chercheuse et activiste et il ne cesse de gagner en popularité.

« J’aimerais apprendre ou réapprendre ce que les poils peuvent avoir de drôle, de réconfortant, de doux, de chaud, de soyeux, de coloré, d’extravagant, de banal, de beau… »
– Paméla Dumont

Qu'est-ce qui a de si inquiétant là-dedans? L'idée de se réapproprier notre corps, de combattre le patriarcat un poil à la fois ou la déconstruction de la perception de ce que c'est la féminité?

« Ce qui est magnifique dans ce projet c’est que personne ne prétend détenir une vérité plus grande qu'une autre, le but est avant tout de mettre à profit nos têtes pensantes et nos corps aimants pour permettre à notre société de grandir dans des modèles plus diversifiés et donc épanouissants. »
– Ariane Labrèche et Alexandre Lepage pour Maipoils

Tant mieux si des personnalités connues et influentes profitent de leur tribune pour faire du bien à toutes les générations. Tant mieux si une politicienne se fout du fameux décorum et montre ses aisselles velues sur les réseaux sociaux dans le but d'épauler un mouvement qui lui tient à coeur. Pas tant mieux aux animatrices qui décident de taper sur la tête des personnes qui prennent tout leur petit change pour tenter de trouver une certaine paix avec leur pilosité, leur corps et leur être en général.

Je fais partie de ces femmes qui ont grandi avec les dictats de la société comme quoi il faut être mince, lisse et blanche pour avoir droit au respect. À 32 ans, je travaille fort pour chérir ce corps imparfait qui m'a permis de porter deux enfants que j'élève avec toute l'ouverture et l'amour du monde et je ne laisserai quiconque venir défaire ça.

« Que vous ayez une préférence ou non pour le poil, ceci n’est pas le point. Tout l’intérêt de Maipoils réside dans une glorification de la différence pouvant exister par la force du nombre, par l’explosion des mentalités (rien de moins!) (et peu importe ce que tu fais de ton corps par après). »
– Ariane Labrèche et Alexandre Lepage pour Maipoils