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Je suis weird

Isabelle Pépin
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Je suis weird
Crédit: Unsplash

« Bizarre », « marginale », « spéciale », des mots que j’ai entendus régulièrement lors de mon cheminement. J’ai reçu cela principalement à l’école, de la part de mes profs et des autres élèves mais aussi venant d’amis et même lors de mes relations de couple.

Au primaire, une professeure s’inquiétait pour moi car j’avais une « fixation » sur les chauves-souris. Elle a demandé à mes parents (en or) de me faire consulter car « ce n’était pas normal ». Eux, n’ont pas vu de problème à ce que je préfère les chauves-souris aux chatons ou aux chevaux et m’ont acheté des livres sur ces animaux.

C’est au secondaire que cette « bizarrerie » m’a affectée plus profondément. Avec l’intimidation, je suis devenue obsédée à l’idée de devenir conforme en la présence des autres personnes au point de renier mes connaissances. En revanche, lorsque j’étais seule je me remettais en recherche d’information. Mes relations interpersonnelles étaient difficiles, car j’étais partagée entre l’envie de socialiser et celle de me retrouver dans mes livres. Je voulais à tout prix devenir quelqu’un d’autre.

En tant que personne ayant un diagnostic récent du syndrome d’Asperger, j’ai appris que les centres d’intérêt peu communs étaient fréquents pour ceux qui possèdent cette condition. Ils se développent aussi de manière différente. Pour vous faire une idée, j’aime les chauves-souris, mais pourtant je n’ai jamais trippé sur Batman ou les vampires. Je les aime pour elles-mêmes et non pour ce qu’elles représentent dans la culture populaire.

Au bout d’un moment, je me suis dit que si je devais me sentir mal pour toutes les fois où on m’a fait remarquer que je n’étais pas conforme, je ne serais pas très heureuse dans la vie. J’allais probablement recevoir encore ce genre de remarque mais je devais m’en foutre, ou simplement ne pas en faire des insultes personnelles.

J’aime en apprendre sur le fonctionnement des choses dans tous les détails. Cet angle d’approche m’a fait comprendre des situations que je n’aurais probablement jamais pu interpréter autrement. J’adore toujours les chauves-souris à 25 ans et j’ai une passion pour l’évolution de la vie animale ainsi que pour certains phénomènes sociaux. Ces intérêts m’ont menée à des connaissances interreliées et notamment à l’accomplissement d’un baccalauréat en anthropologie. Un domaine d’étude qui rassemble beaucoup de mes intérêts qui perdurent depuis des années.

Quand on dit de moi que je suis étrange de façon péjorative (car oui, ça arrive encore), je pense à mes diplômes accrochés sur mon mur et aux choses que cette « étrangeté » m’a fait réussir. Je pense aussi aux personnes qui m’ont supportée là-dedans et qui n’ont pas cherché à me faire changer.

Surtout que de mon côté les personnes qui me font cette remarque, je les trouve toutes aussi bizarres de me juger de la sorte.

Et vous, avez-vous déjà eu ce genre de commentaire?

 

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