Pendant des années, j’ai tenté de me rassurer en me répétant que je n’avais pas encore besoin de réfléchir expressément à l’avenir, à mon existence post-étudiante. La fin de ma scolarité m’a toujours semblé si lointaine, presque inatteignable, comme si ce moment n’allait jamais arriver, comme si celui-ci ne serait jamais réel. Malheureusement pour mes illusions d’éternelle étudiante, le temps m’a glissé des doigts.
Toutes ces journées passées à étudier, à absorber le plus de connaissances possibles dans le seul et unique but de réussir mes cours, seront bientôt derrière moi. Je m’apprête à quitter les bancs d’école pour un monde que je ne connais pas. À la veille de l’obtention à la fois tant attendue et redoutée de mon dernier diplôme universitaire, qui marquera le début hypothétique de ma « vie d’adulte », je suis confrontée à la fameuse question qu’il ne m’est plus possible d’éviter : je fais quoi maintenant?
Je vois la fin de cette étape dominante de ma vie comme un grand accomplissement et une chance de vivre de nouvelles aventures. J’avoue tout de même que plonger ainsi dans l’inconnu me donne quelques vertiges. Mes inquiétudes rejoignent une certaine appréhension du marché du travail, mais surtout un sentiment infondé de ne pas être à la hauteur, de ne pas avoir les capacités requises pour réussir tout ce que j’ai envie d’entreprendre.
J’ai mille idées de projets qui fourmillent dans ma tête, mais je ne sais pas si je me sens prête à les réaliser. Après tant d’années passées à me réfugier au cœur d’une routine académique rassurante, j’ai besoin de temps pour vivre de nouvelles expériences, autant personnelles que professionnelles, me permettant de me découvrir davantage, de comprendre un peu mieux mes désirs et mes véritables aspirations. J’ose croire que cette période d’expérimentations amplement nécessaire saura me donner confiance en mes moyens et m’amènera à me dépasser, voire à me surprendre.
Ce que je compte faire de ces prochains mois, de ces prochaines années? Je ne sais pas. Le temps me le dira. Je me promets de saisir les occasions enrichissantes qui se présenteront ou de les créer moi-même, si elles ne viennent pas. D’ici là, je sais pertinemment une chose : toutes ces histoires et aventures que je rêve de vivre, puis de raconter, commencent ici et maintenant, à l’instant où j’écris ces quelques lignes.