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Je suis exigeante donc j’exige

Auteur: Claudine Gagnon
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Je suis exigeante donc j’exige
Crédit: pixabay/pexels

Je suis exigeante envers moi-même. Très exigeante même. Je me suis rarement donné droit à l’erreur, je performe ardemment et je travaille environ 14-15 heures par jours, 6-7 jours par semaine. Lorsque je fais une erreur, plutôt que de simplement l’accepter, je travaille 100 fois trop pour la réparer. Je n’accepte pas les erreurs. Et je suis bien ainsi. Réellement bien, ça me rend heureuse de bouger et je me sens démotivée lorsque la lenteur s’installe dans ma vie. J’ai besoin d’une journée de break chaque mois et me voilà prête à repartir. Hop là!

Jusque là ça va. La vie est belle. Sauf que je suis aussi exigeante envers les autres qu’envers moi. Parce que j’ai l’énergie et la capacité de faire toutes ces choses, j’en exige de même des autres. Parce que chez moi, l’erreur est impossible, chez l’autre aussi. J’attends de l’autre qu’il admette et répare ses erreurs. J’attends de l’autre qu’il soit d’avance au travail, qu’il performe et qu’il travaille 14 heures par jour, au même titre que je le fais.

Je suis rough et je n’arrive pas à me résoudre à changer. Je ne comprends pas qu’un service ne puisse pas être aussi top notch que celui que je donnerais, je ne comprends pas que mes collègues ne soient pas aussi dévoués que je le serais, je ne comprends pas qu’on puisse ne pas offrir le meilleur de soi à chaque fois, et que mon meilleur de moi ne soit pas le même que celui des autres.

Ça crée des déceptions, ça crée des frustrations. Et je pense que les gens me trouvent un peu intense par moments. Dans les derniers mois, la notion de pause est revenue souvent. On m’a dit « Tu sais Claudine, les normes du travail exigent que tu prennes une pause dîner! » Oups!

Je prends tranquillement conscience de l’importance de ne pas surmener les autres comme je me surmène. Récemment, j’animais une rencontre et j’ai insisté sur la nécessité de me demander des pauses, car si ce n’était que de moi, nous aurions enchaîné les quatre heures de rencontre sans pause. Mon rôle professionnel évolue et plus il évolue, plus j’ai un impact sur le quotidien des autres et plus je réalise l’importance de prendre soin des autres et de ne pas attendre autant d’eux que de moi. 

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