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Ça fait un peu plus d’un an et demi que je partage mon bureau avec la même personne. Un an et demi de petites victoires, d’évolutions, de frustrations, d’anecdotes et de beaux projets. Un an et demi à développer une belle relation pas compliquée, pis tellement nécessaire dans un univers de bureau souvent (trop) mouvementé.
Pis là, c’est fait. Il a démissionné la semaine dernière.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas été prise par un sentiment comme ça. C’est weird. On dirait que j’avais un peu oublié ce que ça faisait, de perdre quelqu’un à qui on tient. En grandissant, le nombre de relations de qualité qu’on tisse diminue. Mes amitiés nées à l’école qui devaient survivre ont survécu. Pareillement pour celles avec les personnes rencontrées lors de mes divers emplois étudiants. Ma relation amoureuse s’est transformée en un beau mariage. Tout est stable.
Ou presque.
Je me rends compte que je viens de perdre la seule personne qui pouvait comprendre 100% de mes références de travail, toutes mes frustrations, mon confident des trucs qui ne se disent pas habituellement à voix haute, celui qui connaît aussi bien que moi les personnages de mes histoires de bureau. Tout ça en plus de mon médiateur, qui rationalise mes petits drames persos tout comme ceux que je vis au boulot. Parce qu’on s’entend qu’en passant la plus grosse partie d’une journée assise dos à dos, on finit par se raconter bien plus que les potins qui se disent autour de la machine à café.
Je sais qu’il ne disparaîtra pas à tout jamais. Je sais aussi qu’il va encore avoir une place dans ma vie. Je pense juste que je dois vivre le deuil de ce qu’on avait avant de penser à ce qu’on va avoir. Ça sonne super dramatique, mais c’est quand même un 40 heures/semaine où je vais me surprendre à me retourner pour dire quelque chose d’anodin et devoir être confrontée à une chaise vide.
On va se texter. Oui, mais c’est pas pareil.
On va se voir en dehors des heures de bureau. Oui, mais c’est pas pareil.
On va collaborer sur des projets à venir. Oui, mais c’est pas pareil.
Dans le fond, j’écris ça juste pour vous dire d’apprécier vos best buddies de travail. De leur dire, surtout. Chaque café compte. Parce qu’un moment donné, ça ne sera plus pareil.
