La vie, c'est une suite infinie d'apprentissages. On fait des erreurs, on trébuche, on se relève et on continue d'avancer du mieux qu'on le peut. Mais des fois, on dirait que ça prend plus de temps avant qu'une leçon nous rentre dans la tête, comme s'il fallait répéter inlassablement une bévue pour finir par computer l'information.
En ce qui me concerne, mettons que ça fait une couple de fois que je n'apprends pas de mes erreurs, que je m'enfarge pis que je me remets à courir avant d'avoir réellement recommencer à marcher. En fait, je vais souvent trop vite : j'essaie de performer, même dans mes leçons de vie. Pis ça s'adonne que c'est pas toujours optimal, comme méthode.
Un moment donné, fille, accepte donc de prendre un peu de recul!
J'ai beaucoup évolué ces dernières années, ça c'est indéniable. Les gens qui me sont chers sauraient vous le dire. Même moi, je suis en mesure de voir tout le chemin que j'ai fait, parfois dans la bouette et hors sentier, mais du chemin pareil. Et j'en suis plutôt fière!
Toutefois, il y a des apprentissages que mon cerveau semble refuser d'intégrer. Genre comment bien prendre soin de moi. (J'ai pourtant la réputation d'être une fille allumée et mon homme ne cesse de me dire que je suis quick. Pas quand il s'agit de moi, on dirait…)
Quand je relis certains de mes textes écrits l'an dernier, comme Le complexe de la Wonder Woman ou Un épuisement professionnel, ça ne peut pas m'arriver à moi!, je suis forcée d'admettre que celle que j'étais il y a 8 ans est à mille lieux de celle que je suis aujourd'hui. Et à travers ces quelque 3000 jours de trajet, il y a en a en titi des moments où j'ai fait du sur place et d'autres où j'ai même dû reculer.
Et depuis un bout, j'ai vraiment l'impression d'être tirée vers l'arrière.
OK! OK! Pause. On recule pis on recommence.
Ces derniers mois, j'ai lutté… comme je l'ai fait trop souvent, trop fort et trop longtemps. Je me suis battue contre moi-même, me forçant à avancer le vent dans la face, même si je n'en avais pas du tout l'énergie, tout ça parce que je me sentais frustrée de me savoir ralentie, voire immobile. Je refusais de prendre du recul, d'accepter de faire quelques pas en arrière, le temps de comprendre ma situation.
Le hic, c'est que parfois, ces pas-là sont essentiels quand on veut éventuellement se remettre à avancer.
T'sais, mettons que tu fonces dans un mur pis que t'essaies de continuer à marcher, b'en tu vas juste te cogner le front un nombre interminable de fois. C'est là que ça devient nécessaire de revenir sur tes pas. Parce qu'il y a sûrement une porte, une fenêtre ou juste une craque dans ce foutu mur, quelque part. Mais tu la verras jamais si tu restes collé.e dessus.
C'est exactement là que j'en suis. J'ai fini par m'écoeurer de m'écorcher la face sur mon mur. J'ai fini par me dire que les quelques pas en arrière feraient peut-être moins mal que ça. En ce moment, je suis assise par terre, les jambes croisées, comme un gamin à la maternelle. Et je le regarde mon mur, que je trouve beaucoup trop grand. Je me sens tellement, tellement petite, assise ainsi à l'observer, à essayer de trouver une brèche dans sa structure qui semble pourtant sans failles.
Mais il y a en a sûrement une. Il y en a toujours une.
Et je vais finir par la trouver!