Je trouve ça difficile, des fois, comprendre la game de l’adulthood. À mes 18 ans, on a sûrement oublié de me remettre le manuel qui explique comment il faut réagir en adulte, parce qu’à cause de ça, j’improvise beaucoup. C’est pour cela que j’ai demandé aux collaboratrices ce qu’elles auraient aimé qu’on leur dise, avant de se diriger vers la vie d’adulte, question de démystifier ce tournant irréversible. Voici les 3 petites leçons qu’on en retire.
1. Il n’y a pas de vraie définition d’être adulte. Ce ne sont pas des éléments que tu coches sur une liste, comme pour monter de niveau.
« J’aurais aimé qu’on me dise que c’est OK de ne pas toujours feeler comme un.e adulte. Pis t’es pas obligé.e d’avoir l’hypothèque, la voiture, les kids pis le salaire dans les six chiffres pour être un "vrai adulte". »
« J'aurais aimé qu'on me dise que c'est correct d'être célibataire quand tu es jeune, qu'il n'y a aucune presse à être en couple, surtout pendant l'adolescence et en début vingtaine. Trop souvent on m'a fait sentir comme si c'était anormal que je sois seule jusqu'à ce que j'aie 21 ans (qui est vraiment jeune finalement). C'est important d'apprendre à se connaître, d'apprendre l'art de la séduction (un jeu qui peut être très amusant), de trouver ce qu'on aime surtout, malgré la pression qu’on ressent. »
2. C’est correct, si ton chemin est sinueux. Être adulte, c’est un peu de l’essai et erreur.
« J’aurais aimé qu’on me dise que c’est pas grave si à 25 ans, je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie. Qu’il y a plus qu’un seul chemin et je ne suis pas obligée de suivre un parcours traditionnel pour être une personne qui a de l’allure pareil! »
« J'aurais aimé avoir plus de temps d'exploration pour savoir quel métier j'aimerais faire plus tard et avoir plus d'encadrement dans ma recherche. Je me souviens qu'à 13 ans, j'ai dû faire une recherche sur un métier qui m'intéressait pour l'école et j'avais choisi dresseuse de dauphins pour Maryland! Je n'étais vraiment pas préparée à faire ce genre de recherche à cet âge disons. »
« J’aurais aimé qu’on me dise que c’est pas un échec de se tromper. De recommencer. De changer d’idée. Que les absolus peuvent être remis en question. »
3. Dans le fond, être adulte, c’est juste la continuité de ton parcours, pas une fin en soi.
« Je pensais fermement que je me trouverais, mais si tu ne cherches pas, les réponses n’apparaissent pas de même, juste comme ça, quand tu fêtes tes 18 ans. Comme quoi l’enfance n’a pas le monopole sur l’incertitude. »
« J’aurais aimé qu’on me dise que c’est pas une obligation, c’est pas une responsabilité. Les petites responsabilités de la vie viennent d’elles-mêmes et on les gère en temps et lieu, mais c’est pas parce qu’on est "adulte" qu’il faut avoir tout figure out, qu’il faut s’être libéré.e.s de tous nos petits démons, qu’on ne peut plus avoir de périodes de doutes.»
« J'aurais aimé qu'on me dise que lorsqu'on va grandir on va commencer à perdre notre cœur d'enfant, et qu'il faut le conditionner à rester avec nous sinon il peut descendre loin et cela peut être difficile à faire revenir. »
« J’aurais aimé apprendre plus tôt aussi que je peux juste être qui j’ai envie d’être. Qu’on s’en fout de paraître. Que ça n’a aucune importance de plaire, d’être une bonne fille, si on ne vibre pas à sa propre fréquence. »
Finalement, être adulte, c’est une technique qui se perfectionne avec le temps et qui est propre à chacun.e. C’est d’essayer de ne pas oublier l’enfant qu’on était, tout en payant des bills d’Hydro et en essayant de devenir (ou de découvrir) la personne qu’on veut vraiment être.