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Émilie Houle et la maladie mentale passée sous silence : il faut que ça s’arrête
Crédit: Pexel
***TW Suicide***

Le 29 mars dernier, une jeune femme du nom d'Émilie Houle s'est enlevé la vie. Elle a laissé un puissant message que sa famille a partagé sur les réseaux sociaux en espérant que celui-ci puisse aider à changer les choses en ce qui concerne la présence, la qualité et l'accessibilité des ressources en santé mentale. 

Au moment où j'écris ces mots, ladite publication Facebook de la famille compte plus de 38 700 partages. La véracité des propos de la jeune femme touchent, aggripent et atterrent ; ses paroles sont un cri du coeur.

Ce soir, je crie avec elle. 

Combien de suicides faudra-t-il avant que ces cris silencieux et pourtant sourds soient réellement entendus et que les choses changent concrètement? 

Ces morts-là, causées par le suicide, ce sont d’immenses pertes que l’on aurait pu éviter. 

Nul individu n’est à blâmer personnellement, mais bien tou.te.s celleux qui contribuent à ce silence violent, qui refusent délibérément d’aider la personne qui se pointe à l’urgence avec des intentions suicidaires cristallisées, puis qui pointent du doigt sans connaître véritablement. 

Je blâme donc le manque de ressources criant et du coup, l’absence de révision des priorités gouvernementales. Oui, je blâme les têtes dirigeantes de ne pas se pencher sur ces fléaux qui anéantissent de l’intérieur, de ne pas prioriser l’accès médical en santé mentale (et non juste physique) lorsqu’il est question de financement. Considérer chanceux/chanceuses celleux qui attendent moins d’un an avant de recevoir des services n’est pas normal ni acceptable. 

Je blâme aussi la stigmatisation, qui diabolise les personnes souffrant d’une maladie mentale et qui les case dans des catégories dans lesquelles elles ne rentrent majoritairement même pas. 

Je blâme les institutions scolaires, qui font passer, pour la plupart, l’éducation en santé mentale en dernier, littéralement. Par là, je vise directement les programmes de médecine qui offrent une piètre formation sur les maladies mentales. En effet, nombreux sont les médecins généralistes, de famille et urgentologues qui doivent ouvrir leurs livres lorsqu'un patient se présente et demande de l'aide pour des troubles de santé mentale (oui oui, j'en ai vu faire de tel de mes propres yeux et ce n'est pas les témoignages qui manquent!) 

Pour dire vrai, tout cela est inadmissible et scandaleux. À quand les ressources efficaces et accessibles pour tou.te.s? Combien de magnifiques âmes aurons-nous perdues d’ici là? Et surtout : est-ce que l'on se décidera enfin à entendre celleux qui demandent de l'aide de leur vivant ou continuera-t-on de se désoler une fois leur décès constaté? 

Pour terminer, au nom de toute l'équipe de Ton Petit Look, toutes mes condoléances à la famille Houle ainsi qu'à toutes les autres personnes endeuillées par suicide. Repose en paix, jeune amie que je ne connaîtrai jamais. Reposez en paix, toi et tou.t.es celleux qui se sont enlevé la vie. 

Si vous (ou un proche) vous sentez en détresse : 1 866-APPELLE

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