J’ai souvent utilisé la tribune que m’offre TPL pour parler de ma trentaine qui approchait. De comment j’avais si hâte de changer de dizaine, de comment j’aime vieillir. C’est pas rare que je me fasse demander « Pis? Qu’est-ce que ça a changé d’avoir trente ans, toi qui avais si hâte? ».
J'aurais tendance à dire que tout a changé, parce que le vent de changement qui a soufflé dans ma vie depuis octobre, a tout raflé sur son passage. Mais je crois que ce serait plus honnête – et sage – de dire que le plus grand changement qui a opéré, c’est moi.
Moi, j’ai changé.
C’est peut-être le fruit du hasard. Ça n’a peut-être aucun lien avec mon changement de dizaine. Who knows? Mais je suis forcée d’admettre que mon mindset n’est plus le même. Des remises en question? En veux-tu? En v’là! Des changements aussi. J’ai recommencé à faire de moi une priorité. Du moins, j’essaie. Plus qu’avant. Remédier à ce qui me bloquait la route. Arrêter d'avoir peur.
J'ai décidé de prendre soin de mon petit bonheur! Enfin. Parce que j’ai pas le bonheur si facile. Ça aussi, ça fait partie des choses que j’ai réalisées depuis ma fête. Combien je peux être ma pire ennemie parfois. J’ai pris conscience des choses que j’avais, inconsciemment, bousillées au fil de ma vingtaine. Mon doux qu'il y en a. Y a des bons coups aussi. Mais y a vraiment beaucoup de choses que j'ai brisées.
Avez-vous déjà eu ce sentiment? Que rien ne semble rentrer en place, malgré toutes les opportunités, malgré tous les efforts déployés? Je pense que c’est directement lié au fait que j’ai jamais vraiment cru avoir le droit de goûter au même bonheur que les autres.
C’est fou quand j’y repense. Quand je relis ce que j’écris. Réaliser que j’ai longtemps cru, dur comme fer, que j’avais pas le droit d’être 100% heureuse.
Je n’ai pas de regrets dans la vie. Avec les années, j’ai appris à assumer ce que je faisais. Assumer les conséquences de certains de mes choix et actions aussi. Je suis capable de voir où je me suis plantée comme on dit. Ce que j’aurais pu faire de différent.
Mais je pense qu’une de mes plus grandes qualités, c’est de pouvoir jeter un œil sur tous ces évènements passés et apprendre. Apprendre de mes erreurs. Est-ce que ça m’arrive d’en refaire? Totalement. J’ai une tête de cochon. Ma mère a toujours dit que j’étais « dur de comprenure ». Et elle a raison. J’apprends parfois – un peu trop – à la dure. Je me facilite pas la vie, mettons.
Et au travers de tous les changements survenus depuis l’automne, j’ai envie de continuer à changer ça. De travailler sur moi. De me donner plus de douceur, d’écoute. Et d’amour surtout. J’essaie ben fort de regarder moins en arrière. Mais quand je le fais, j’essaie d’aborder ça différemment. De parler de mes bons coups. De sortir le positif. De voir comment ç'a pu me faire grandir comme personne.
Je me surprends à me répéter, pas mal plus souvent, que moi aussi, j’ai le droit de goûter au bonheur et à tous les petits plaisirs que la vie peut m’apporter. Pis vous savez quoi? Ça fonctionne. C’est fou le beau qui m’arrive depuis quelques mois. C’est pas parfait. Je crois pas à la perfection.
Mais c’est moins gris. Moins triste.
Pis ça, ça fait partie de mes petits bonheurs. De mes petites victoires.