On en parle de plus en plus, mais avoir la responsabilité entière de la contraception est juste une charge mentale de plus pour les femmes. Ingérer des hormones constamment, assumer l'entièreté des coûts, vivre avec la peur de tomber enceinte malgré tout… C'est quelque chose que personnellement, je trouve lourd et injuste, parce qu'il n'y a pas de solution parfaite.
J'ai commencé à prendre la pilule bien avant ma première relation sexuelle, à cause de mes règles trop abondantes. Je l'ai prise de 2007 à 2015 sans me poser de questions. Je suis quelqu'un qui fait énormément de migraines, et durant la semaine où j'arrêtais la pilule, c'était automatique que je me tapais 5 jours de migraines intenses. Plus tard, mon médecin me conseilla donc de prendre ma pilule en continu. Joie : plus de règles et moins de migraines. Puis, on me proposa d'essayer le depo provera: une injection aux 3 mois et rien à penser au quotidien.
J'avais alors 22 ans et en arrêtant la pilule, deux constats majeurs : premièrement, j'ai une face qui fait des boutons, et deuxièmement, wow, j'ai une libido de feu! (Bonjour maman) Comme je l'avais commencée en étant presque encore une enfant, ce sont des choses que la pilule masquait et dont je n'avais pas conscience.
Avec le depo provera, toujours pas de règles et moins de soucis. Par contre, on m'avait avertie que j'aurais beaucoup plus faim, et ça s'est avéré. Avant, j'avais un appétit d'oiseau, et maintenant, j'ai de la difficulté à me limiter à 3 repas par jour sans mourir de faim. Même si j'ai essayé de faire attention et commencé à m'entraîner au gym, j'ai tout de même pris 30 livres. Ça pourrait être une conséquence endurable si c'était juste ça, mais récemment, j'ai réalisé que mes sautes d'humeur intenses, mes colères nouvelles, mon sentiment dépressif qui apparaissait une semaine par mois et me donnait envie de tout lâcher ma vie pour pleurer dans mon lit, sont tous apparus avec le depo provera. Et ça, je ne peux plus l'endurer (et mon copain non plus).
Je regarde donc pour changer à nouveau de contraception. Mais honnêtement, rien me semble une solution parfaite. C'est sûr que mettre des hormones dans son corps apporte des conséquences, mais je trouve ça fâchant qu'il n'y ait rien d'optimal sur le marché qui puisse me permettre de vivre ma vie sexuelle sans que ce soit aux dépens de mon appétit, ma santé mentale ou ma libido. Le stérilet me fait peur, car j'ai seulement entendu des histoires d'horreur à son propos. Et ça fait plusieurs années que je suis avec le même gars, donc non, le condom ne nous intéresse pas comme possibilité.
Par dépit, je crois que je vais retourner vers la pilule, mais sapristi qu'on ne devrait pas avoir à choisir notre contraception selon les effets secondaires les moins pires.
Néanmoins, je sais que j'ai tout de même le privilège de vivre dans un pays qui me permet de pouvoir choisir un contraceptif et que certaines femmes dans une situation précaire n'ont pas ce choix.