Il existe un consensus au sein des Études en Victimologie, le système judiciaire québécois n'est pas adapté aux victimes. D'abord, les victimes sont en fait des témoins d'un crime commis contre l'État, selon notre système. Le processus judiciaire ne leur appartient pas, ce qui laisse généralement un grand sentiment d'injustice. Cette démarche est difficile pour les victimes, répéter le récit d'un évènement traumatique devant des inconnus en décourage plus d'une à dénoncer.
Selon le Ministère de la Sécurité publique (2014), seulement 10% des agressions sexuelles sont déclarées et seulement 1/3 d'entre elles sont retenues. On parle, alors de barrières au dévoilement. Il s'agit d'éléments qui dissuadent les victimes à dénoncer les agressions vécues. Il existe 3 niveaux de barrières soient les barrières personnelles, interpersonnelles et socioculturelles. En voici quelques exemples :
L’internalisation du blâme
Il s'agit du sentiment de honte et de culpabilité face aux agressions vécues, certaines victimes croient qu'elles sont responsables de ce qu'elles ont vécu. Ce sentiment peut être accompagné de la peur d'être jugé.e par notre entourage ou par les intervenant.e.s du système judiciaire.
Les étiquettes
Les étiquettes associées aux victimes peuvent freiner leur dévoilement : une peur d'être perçu.e comme une victime, comme une « folle » ou que sa masculinité soit menacée (chez les hommes victimes d'agressions).
Le manque de service
Il existe peu ou pas de programme de sensibilisation et les services offerts aux victimes sont peu accessibles. Ceci s'ajoute au manque d'informations sur les ressources et sur le processus judiciaire : généralement, les victimes connaissent peu le processus judiciaire ce qui est très effrayant.
La responsabilité du dévoilement ne peut reposer que sur les épaules des victimes, nous devons adapter notre système afin de favoriser le dévoilement. Le comité se penchera sur la question afin de présenter des modifications aux pratiques existantes nuisant au dévoilement. De plus, le comité aura pour mandat de réfléchir de favoriser l'accompagnement des victimes dans le système judiciaire et extrajudiciaire.
On a hâte de voir un vrai changement!