Dans le cadre de la semaine de la déficience intellectuelle, j’ai envie de vous parler de mon nouveau boulot. Depuis novembre, je travaille dans un organisme communautaire pour les personnes ayant une déficience intellectuelle ou souffrant de problèmes de santé mentale. Vite comme ça, ça peut sembler inintéressant ou sans importance. Pourtant, notre local en est un où il se passe tous les jours des petits miracles et ça ferait, je crois, tellement de bien à beaucoup de gens de côtoyer davantage nos membres.
En fait, je le sais de source sûre puisque j’ai réussi à convaincre mon paternel de s’impliquer toutes les semaines comme bénévole, lui qui ne connaissait rien à la déficience intellectuelle. Si vous lui demandez ce qu’il en pense, il vous dira qu’il aime beaucoup les soirées de quilles avec nos joueurs de 18 à 86 ans. Ce qui est intéressant, c’est que le salon de quilles de ma petite ville accueille juste après nous une ligue régulière. Nos membres côtoient donc les autres joueurs et j’ai été particulièrement étonnée de remarquer la bienveillance de ces derniers. Ils sont enthousiastes et font même quelques tours à certains de nos membres qui s’esclaffent de rire. Ces échanges, si simples soient-ils démontrent que malgré tout, en 2019, il y a un peu plus d’ouverture je crois, bien qu’il reste énormément de chemin à faire pour intégrer pleinement les personnes ayant une déficience intellectuelle à notre société.
Et pourtant, du potentiel ils en ont! Beaucoup de nos membres occupent un petit boulot dans un atelier, font des tâches ménagères dans un institut scientifique ou encore déneigent des lieux publics. Et ils se sentent tellement fiers lorsqu’ils racontent qu’ils ont un travail ou encore qu’ils vont à l’école. Ils aiment participer et apprendre, c’est une façon de sentir qu’ils font partie du même monde.
Bien entendu, tout n’est pas toujours rose pour une personne vivant avec une déficience intellectuelle, comme c’est le cas pour vous aussi, j’imagine. Au moins, pour vous, il est normalement facile d’exprimer vos émotions et de dire comment vous vous sentez. Pour une personne qui a un problème de communication, imaginez comment ça peut être contrariant de ne pas pouvoir l’exprimer alors qu’on a par exemple des maux de tête ou encore des douleurs menstruelles…
Malgré les conflits, les petits incidents ou parfois les choses un peu plus graves qui peuvent survenir dans notre organisme, j’ai l’impression d’apprendre beaucoup tous les jours. Je trouve le bonheur dans les petites choses et ça, ce sont eux qui me l’ont appris. J’apprends à développer encore plus ma capacité d’adaptation quand je monte un atelier qui doit pouvoir intégrer tous nos participants. Et pour participer, ils participent ! Ils sont toujours encouragés, prêts à se joindre à n’importe quelle activité.
En cette semaine de la déficience intellectuelle, j’aimerais vous dire d’ouvrir vos horizons et de vous intéresser un peu plus à la réalité de ces gens qui, au fond d’eux, ne sont pas si différents de vous.