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Je tricote un petit être
Crédit: Nicole Honeywill/Unsplash

C'est fascinant de constater ce dont le corps humain est capable. Depuis maintenant un peu plus de 12 semaines, j'en prends conscience au quotidien.

Au creux de mon ventre, un tout petit humain est en train de se former. Il a actuellement la taille d'une prune. C'est mon appli Grossesse + qui me l'a dit. En moins de trois mois, bibi est passé de graine de pavot à prune. Incroyable, non? 

Faire le test
Un froid lundi de janvier, après quelques jours de doute, j'ai fini par faire un test de grossesse. À ce moment-là, ça faisait déjà dix mois que mon copain et moi essayions. Je n'osais plus trop espérer, de peur d'être déçue encore une fois. Et soudain, je l'ai vue se tracer doucement sur le bâtonnet, la fameuse deuxième ligne, celle qui indiquait que je porte un enfant. Je crois que mon sentiment du moment frôlait l'euphorie! J'ai grimpé les escaliers 4 à 4 et j'ai eu l'immense honneur d'annoncer à l'homme de ma vie qu'il serait bientôt papa. C'est sans doute la plus belle annonce que je n'ai jamais faite à qui que ce soit.

Apprendre la nouvelle
Dans les semaines qui ont suivi, nous avons appris la nouvelle à nos proches, au compte-gouttes. Nous étions hésitants au départ, de crainte que bibi ne tienne pas le coup. Toutefois, l'enthousiasme a pris le dessus sur la peur. Les réactions de nos proches ont toutes été tellement belles, certaines plus fortes que d'autres, mais toutes sous le signe de la joie. Quelques larmes de bonheur ont été versées, de nombreux câlins ont été échangés, beaucoup de souhaits ont été partagés. Nous avons eu, encore une fois, la chance de constater à quel point nous étions bien entourés. 

Tenter de faire taire l'angoisse
À travers l'incommensurable joie, les innombrables découvertes et apprentissages, les hormones et les émotions en dents de scie, il y a malheureusement un fond d'angoisse qui s'immisce… Et si? Et si bibi ne tenait pas le coup? Et s'il n'était pas viable? Et si on apprenait qu'il était atteint d'une maladie?  Et si on n'arrivait pas à dépasser le cap des trois mois? Pour une anxieuse, les « et si » sont si nombreux et si effrayants… 

Lors de ma huitième semaine de grossesse, j'ai appris que deux copines étaient enceintes en même temps que moi du même nombre de semaines ou presque… et que, pour des raisons différentes, leur grossesse s'était interrompue. J'ai réalisé l'ampleur de la statistique de 1 grossesse sur 4… 1 grossesse sur 4 qui s'interrompt, 1 future maman sur 4 qui vit le deuil du petit être qui essaie de faire sa place. 

J'ai eu tellement peur, peur d'être du mauvais côté des statistiques… jusqu'à ma première échographie. 

Entendre et voir
La semaine dernière, j'ai eu la chance d'entendre le coeur de mon enfant, j'ai eu la chance de le voir bouger. Pouf! Toute mon angoisse s'est envolée. J'ai eu la chance d'apprendre que bibi se porte à merveille! Il a deux bras, deux jambes, un beau cerveau en construction et un coeur qui bat vite vite vite. Dans sa petite bulle douillette, il se forme tranquillement. Il prend les forces nécessaires pour affronter le monde qu'il découvrira dans 6 mois (ça passe si vite!) 

Je commence doucement à réaliser que je serai maman… que je suis maman, en fait. Je tricote en ce moment un petit être. Mon corps est le nid de l'humain que j'aurai la chance de tenir dans mes bras à la fin septembre. 

À toi…
À toi, mon fils ou à ma fille, toi qui étais tant espéré, sache que maman et papa t'aiment déjà si fort et qu'ils t'attendent avec tant impatience. Qu'importe les bouleversements que ta maman traverse depuis quelques semaines, c'est la cause la plus valable pour laquelle elle ne s'est jamais battue.

À très bientôt, mon.ma chéri.e! 

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