Aller au contenu
Interview : On a parlé de sexe sans tabous avec Alexine Quinn
Crédit: Alexine Quinn/Instagram

Il y a quelques semaines une idée m’est venue parce que j’ai découvert au cours des derniers mois des filles avec des projets vraiment nice autour du sujet de la sexualité féminine. Chacune d’elle collabore à sa façon à décomplexer le sujet et surtout à lever des tabous, de manière inclusive et féministe.

J’ai donc invité les trois filles à avoir une conversation (virtuelle) à quatre et nous avons levé nos verres (en tout cas moi!) à nos foufounes et nos vulves pour une libération des vieilles mœurs qui hantent encore bien trop notre société.

Les filles ont tellement été généreuses que j’ai décidé de leur dédier chacune un billet pour vous présenter leur projet et leurs idées respectives!

Cette semaine, c’est à la mystérieuse et sensuelle Alexine Quinn à qui je donne la parole!

Mélanie- Bonjour Alexine, comme les filles de Ton Petit Look ne te connaissent probablement pas toutes, je me suis dit que tu étais LA meilleure personne pour me parler de ton projet.

Alexine- Je suis Alexine Quinn, artiste de l’imaginaire. Je suis la tête et le corps derrière un blogue éponyme dans lequel je relate mes histoires salaces en autorécits.

Écrivaine, je prends plaisir à jouer avec les mots pour raconter ce que mon esprit a imaginé et surtout ce que mon corps a vécu. Par mes récits francs et libérés, j’aspire à inspirer les gens à plonger dans leurs interdits pour alimenter et pimenter leurs fantasmes.

M- Quand on a une idée, il y a un monde entre y penser et la rendre concrète. Qu’est-ce qui t’a poussée à te lancer?

A- Passionnée des mots que je suis, l’écriture a toujours été une façon pour moi de nommer ce qui tourbillonnait en dedans. C’est un moyen de laisser vivre ce qu’on garde souvent sous silence, par gêne, par tabou ou par peur. C’est aussi une façon de fixer une émotion éphémère, la passion ou le ressenti dans le temps.  

Par le passé, je me suis souvent trouvée anormale, marginale ou du moins différente dans mes pulsions et dans ma sexualité. Avec le temps, j’ai compris qu’on était une sale masse à être hors de la norme présentée. Je n’avais pas l’impression qu’une littérature ou qu’un modèle érotique me ressemblait. J’ai donc voulu donner une voix à toutes ces femmes-là qui se sentaient comme moi.

M- Pourquoi tu as choisi un alias et décidé de conserver anonymat?

A- J’ai voulu représenter l’aspect tabou et caché du sexe en jouant la carte du mystère et en masquant mon visage. Du même coup, les femmes peuvent se transposer dans ce que je représente, dans une expression féminine, crue et sauvage de la sexualité.

Accessoirement, c’est une excellente façon de ne pas m’attirer de désagréments au bureau.

M- Comment penses-tu que ton projet aide à démystifier les tabous entourant la sexualité féminine?

A- Je pense que le fait que j’en parle d’un point de vue qui soit émotif, ressenti, vécu, vibrant et surtout excitant… ça apporte une autre dimension que la simple théorie et l’aspect informatif.  Dans mon cas il n’est pas simplement question de dire : « Hey fille, je te feel. Tu es normale ». Je le prouve, je le décris et je le fais vivre.
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

A post shared by Alexine Quinn (@alexinequinn) on

M- Est-ce que tu reçois des commentaires négatifs, des dick pics ou des demandes weirds? Si oui comment gères-tu ça?

A- Criss oui! Je ne peux même pas mettre un chiffre sur le nombre de photos de graines que j’ai reçues, le nombre d’invitations absolument pas déguisées, les audios d’hommes en train de se masturber, des demandes de prostitution, des photos sexy de femmes, des photos ou des vidéos de couples en train de baiser.

J’ai aussi reçu des messages désobligeants de femmes, des insultes, des menaces de ne pas m’approcher de leur mari.  Ah oui, j’ai reçu une série de messages audio d’un homme qui disait en détail tout ce qu’il aimerait me faire (sexuellement) qu’il allait me retrouver et me baiser à m’en saigner…

Comment je gère ça?  Parfois bien, parfois moins. Je rationalise le plus que je peux. Je me dis qu’il ne me parle pas à moi, mais plutôt à l’image porno que je représente pour eux. Je ne réponds pas ou je bloque.  Quand j’ai un trop-plein, je me tourne vers mes amis, je pète ma coche, j’expulse un peu le méchant. Ça m’aide à remettre les choses en perspective et parfois je gère en m’éloignant des médias sociaux quelques jours simplement.

M- Durant nos échanges, les autres femmes (et moi-même) ont été surprises, voire choquées, de voir à quel point tu reçois des photos de pénis ou des demandes weird. Tu as donné une hypothèse à ça…

A- Le mystère et l’aspect secret de mon projet ont son double tranchant : je deviens ce qu’ils perçoivent eux avec leur bagage de vie.

Je représente une perverse prête à tout s’il le souhaite ou une fille qui aime se faire dominer, dénigrer ou une fille à sauver. Pour les femmes je suis soit la méchante maîtresse, soit la meilleure amie à qui tu peux tout confier.

Le nombre de messages que j’ai reçus : « écoute je peux pas dire ça à personne, mais faut que je le dise que (…) ».

La différence, je pense, avec les autres filles que tu vas présenter c’est que moi je monétise leurs envies, leurs désirs, leur curiosité. Marie-Pier par exemple, va monétiser un service d'accompagnement, d'aide, etc.  

Nécessairement ça m'amène à recevoir des messages étranges. C'est les photos non sollicitées ou la violence que je ne peux pas tolérer. La tentative de flirt, elle, me paraît un bon valideur que le produit est bien rendu.

M- Qui sont tes inspirations autour du sujet de la sexualité féminine?

A- Mes inspirations sont majoritairement des humains qui croisent mon chemin et qui me marquent à leur façon.

M- Ton conseil le plus important pour les femmes qui veulent une sexualité plus épanouie ce serait quoi?

A- Arrête d’essayer de te mettre dans une case. Lâche la culpabilité. Tu as le droit d’être tout ce que tu veux. Tu as le droit d’être asexuée, tu as le droit d’être vanille, tu as le droit d’être rough, tu as le droit d’aimer être dénigrée, tu as le droit d’avoir un seul partenaire, tu as le droit d’être une salope. La seule chose que tu te dois pour être épanouie c’est d’être en cohérence avec ce que tu es.

M- Voudrais-tu dire autre chose que je ne t’ai pas demandé?

A- J’ai hâte au jour où on sera capable de se parler de sexe un lundi matin comme on se parle de météo.

M- Merci Alexine! On a l’impression d’avoir percé un peu plus le mystère Quinn! Bientôt en entrevue, Marie-Pier Deschênes de Comme des lapins.

Pour lire Alexine Quinn c’est ici https://alexinequinn.com/ et pour la suivre sur Facebook https://www.facebook.com/alexinequinnblogue/

 

Plus de contenu