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Le mauvais Maxime, ok, mais le mauvais système aussi
Crédit: Unsplash

Je vais commencer par dire que, comme la plupart des gens dans le milieu de la mode/communication/pis toute, j'ai assisté de loin à la dénonciation de « L'autre Maxime » la semaine dernière. Puis, coup de théâtre, aussi, à la dénonciation de la dénonciation. Puis ce matin, au texte de Patrick Lagacé qui parle des effets de cette meute-là, ces justiciers Facebook pour qui protéger les autres étaient plus important que vérifier des faits.

Alors en lisant l'article, j'ai trouvé ça vraiment triste pour ce Maxime. Pour vrai, pour avoir vécu des tempêtes sur Facebook depuis sa création, je sais comment c'est stressant surtout quand la personne/la situation est pas nécessairement vraie. Comment c'est tellement drainant de voir qu’une petite affaire peut faire basculer une vie, genre, tout ça pour des coïncidences qui font qu'on pense qu'une personne en est une autre. Recevoir des menaces d'inconnus c'est dégueulasse.

Mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais…

Mais, disons que, une partie de moi ne peut pas s'empêcher de penser que si le monde est rendu fou, si on est tous malades, comme disait Patrick Lagacé, peut-être que – je dis bien « peut-être » – c'est aussi parce que le système est «peut-être » moins présent pour les victimes d'abus sexuels et pour traiter les questions d'inconduites.

Parce que ça a pris deux vagues de dénonciations, parce que personne n’écoutait jamais quand les femmes (et certains hommes) disaient qu'ils avaient vécu des actes sexuels non consentis. Parce que tout le monde savait pour un paquet de monde pas correct et que tout le monde se cachait la tête dans le sable pour garder sa job. Parce qu’aussi, le système de la justice répond mal aux dénonciations et qu'il arrive encore trop souvent qu'on mette sous silence les victimes pour des détails. Parce qu’encore, quand une personne prend le temps d'en dénoncer une autre, elles se font taire à coup de mise en demeure. Parce que quand une personne dit qu'une autre est dangereuse, elle se fait écrire que c'est facile de retrouver où elle habite et de faire attention.

C'est super triste pour le « mauvais Maxime », je ne souhaite à personne de vivre ce qu'il a vécu, mais je comprends le contexte dans lequel ça se passe. Je comprends que quand des tonnes de victimes ne peuvent pas avoir une forme de justice, elles peuvent essayer de se faire justice elles-mêmes. Parce que quand on n’a pas de soutien, peut-être qu'on essaie de s'arranger et de s’aider soi-même. C'est vraiment pas parfait, c'est pas la meilleure façon de faire, mais à force de parler dans le vide des fois, on a envie de se faire entendre, et ça sort d'une manière plus forte.

Mais comme je le disais, c'est vraiment triste pour cette personne.
C'est juste aussi que je comprends.

 
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