Je n’ai jamais été fervente des levés aux aurores… En fait, dès que je sais qu’il me faudra sortir du lit avant 8 h, je deviens anxieuse. Je me couche tôt, mes signaux de sommeil se dérèglent et mon cerveau lutte pour ne pas dormir. Mon corps se raidit, je n’arrive pas à me détendre et je fais de l’insomnie. C’est immanquable! Par contre, si je dois travailler jusqu’à 22 h-23 h, j’ai encore du jus!
Je suis un oiseau de nuit. Mes heures les plus productives sont entre 14 h et 22 h. Et pourtant, combien de matins me suis-je forcée à me lever plus tôt pour étudier et que mon cerveau en bouillie ne répondait tout simplement pas? Pendant combien d’années ai-je fait de l’insomnie puisque j’avais un emploi ou des cours qui me forçaient à me lever très tôt?
Avec le temps j’ai cessé de tenter de rentrer dans le moule des lève-tôt dès que je suis en congé et que j’ai tout le loisir de me lever à l’heure qui me plaît. Il faut dire que j’ai eu la chance d’être travailleuse autonome et d’étudier en ligne pendant quelques années. J’ai ainsi pu administrer mon propre horaire selon mon horloge biologique. J’ai aussi vécu au Chili, à Santiago où le rythme de vie est davantage nocturne. Le soleil ne s’y lève jamais avant 6 h au maximum de l’été (8 h l’hiver)! Pourquoi se lever si tôt quand la journée commence naturellement plus tard? Ce biorythme me convient parfaitement!
Le retour au Québec il y a trois mois a été quelque peu pénible, en plein mois de novembre. J’ai commencé un nouveau travail qui heureusement ne m’implique pas de me lever trop tôt et je travaille jusqu’à 20 h-21 h. Je suis donc encore une fois assez chanceuse.
Par contre, je suis retournée vivre chez mes parents pour une période indéterminée et là, mon mode de vie dérange! Mes parents ont les yeux écarquillés quand ils me voient sortir du lit à l’heure où ils sont en train de cuisiner le dîner ou quand je suis super motivée à cuisiner vers 22 h du soir alors qu’ils sont en pyjama… J’ai droit à des commentaires qui m’étiquettent comme une lâche et ça, ça me dérange! Il en faut des gens qui travaillent le soir, « à l’envers du monde » pour reprendre l’expression que j’ai maintes fois entendue. Il n’y a pas que l’horaire 8 h 30-16 h30 qui vaille la peine d’être valorisé et respecté!
Je ne suis pas matinale et je crois que je ne le serai jamais. C’est comme ça. J’ai appris à me respecter avec le temps. Je n’ai pas eu d’autre choix quand mon cerveau a fait un shutdown après des années de stress et d’insomnie. Mon médecin de l’époque m’avait alors dit ces choses : « Le sommeil est comme un train qui passe. Quand le tien passe, va dormir. Pas avant. Il te faut apprendre à suivre ton propre modèle et non celui qui convient aux autres ». J’y repense vraiment souvent!
Si vous n’êtes pas lève-tôt non plus, peut-être que ces sages conseils vous conforteront. Si au contraire vous sentez que vous perdez votre journée si vous sortez du lit à 10 h, ce serait vraiment sweet de ne pas juger ceux qui sont différents de vous!