Cette semaine, on célèbre les enseignant.e.s.
ces courageux.euses,
ces résistant.e.s.
ces bienveillant.e.s
ces lumineux.euses.
On a passé nos années sur les bancs d’école à les écouter.
Ils.elles ont été notre référence, l’adulte qui sait tout, la grande personne qu’on admire.
On a voulu devenir Madame Marie ou Monsieur Julien.
Un jour, on a quitté les pupitres.
Ils.elles y sont resté.e.s., assez convaincu.e.s que notre avenir méritait la liberté du savoir et l’ouverture d’esprit.
Ils.elles ont continué de communiquer, d’intervenir, de raconter.
Nous, en retour, on a cessé de les écouter.
Ils.elles sont fatigué.e.s.
Les classes pleines d’enfants, vides de moyens.
Les écoles qui se remplissent, les ressources qui se défilent.
Les quartiers qui s’animent, les toits qui tombent.
Il y a ça,
et il y a parler dans le vide.
Parce que c’est ça le plus épuisant,
s’époumoner dans l’oreille des sourds.
On pense tous.toutes savoir ce qu’ils.elles revendiquent parce qu’on les entend.
On saurait ce qu’ils.elles ont dans le coeur si on les écoutait.
Alors qu’il y a quelques années, les cohortes universitaires étaient bien remplies, il ne reste plus qu’une poignée de gens qui choisissent l’enseignement comme profession.
Plus personne n’a envie de construire des châteaux de cartes au milieu des ouragans.
Il est grand temps qu’on arrête de parler par-dessus eux.elles et qu’on les laisse aller au bout de leurs phrases, plutôt qu’au bout de leur souffle.
Ils.elles n’enseignent pas qu’à nos enfants, mais à nous aussi.
Ils.elles les découvrent et nous aident à mieux les comprendre.
À la maison, on connaît Antoine, Éléonore, Ezra, Charles, Théo, Nora, Rachel, Marion.
Dans la classe, on rencontre notre petit-demain citoyen, notre progéniture-partage, notre descendance-explosive, notre humain.e-compassion.
Les enseignant.e.s sculptent les pierres de nos fondations.
Ils.elles ajustent les voix de notre avenir.
Ils.elles arrosent les fleurs de nos jardins.
Ils.elles dessinent la terre en coeur.
Cette semaine, demandons-leur comment ils.elles vont.
Écoutons la réponse, l’esprit plein d’empathie.
Soyons tellement attentifs.ves qu’on pourrait répéter leurs mots par coeur à nos dirigeant.e.s.
Ne supposons de rien.
Surtout pas qu’on est capables de se mettre à leur place, qu’on sait mieux qu’eux.elles.
Demandons juste comment on peut les aider.
Ce sera le premier petit repos de leur année.