Arrivée sur le seuil de l’année 2019, je n’ai pas su résister à la bonne vieille tradition du bilan.
J’ai eu la chance de vivre de beaux changements : une nouvelle job qui me plaît, mieux payée, le droit de vote dans mon pays d’adoption avec lequel je suis tombée en amour et aussi le plaisir de m’essayer au jeu de l’écriture de billets publiés sur un site que j’aime. Et pourtant, ce que je retiens et ce qui me comble le plus, c’est que je vais bien! D’ailleurs, probablement que tous ces changements sont arrivés parce que je vais bien.
Comprenez que je reviens de loin : il y a un an et demi, je me suis séparée du papa de mon fils. Nous étions ensemble depuis plus de 15 ans. À ce moment, je ne savais pas où j’allais vivre avec mon colloc’ de 3 ans de demi, comment j’allais me débrouiller avec mon salaire et comment j’allais survivre célibataire si loin de ma famille. Ce n’était pas une peine d’amour que je vivais, mais je n’ai pas eu le courage de prendre la décision de la séparation alors j’ai été prise au dépourvu et j'ai subi la situation.
J’ai perdu l’appétit et du poids, pour la première fois de ma vie j’ai souffert d’insomnie, au réveil je manquais d’air avec la sensation d’avoir la gorge serrée, des crampes dans le ventre. Dans ce contexte, il a fallu gérer tant bien que mal toute la logistique de la transition (revente de ma part de l’appartement, négociation de la garde partagée, recherche d’un nouveau chez-nous, achat de meubles, de vaisselle, d’électro, et j’en passe parce que je suis partie avec peu). Et une fois réinstallée, après 2 mois et demi de péripéties et d’échanges de qualité avec l’autre partie prenante, ô miracle, cela a commencé à aller mieux. Retrouver un « chez-nous » a été une des premières briques pour me reconstruire.
Car j’ai passé beaucoup d’années avec cette personne, je ne l’aimais plus (bien que je l’ai aimée fort fort fort bien bien bien longtemps), mais la séparation m’a fait l’effet de perdre une partie de moi-même, de devenir incomplète et terriblement seule – ah la belle erreur de la fille qui a trop longtemps idéalisé niaisement le concept de couple! J’appréhendais la solitude; j’ai dû me réhabituer à ces moments avec moi-même (parfois si lourds, that’s life!) et aussi apprendre à avancer accompagnée différemment.
Car pour me reconstruire, j’ai aussi eu ces personnes qui m’ont témoigné de la bienveillance et de l’amour, qui ont passé du temps avec moi pour me regarder brailler ma vie et puis, petit à petit, pour rire avec moi de mes galères, de mes récits tragi-comiques de négociations avec l’ex. J’ai eu ma famille et les amis de longue date de mon pays natal qui se sont fait sentir si proches malgré la distance. J’ai aussi un petit bonhomme que j’ai préservé comme j’ai pu et qui a été un modèle d’adaptation face à la confusion de l’époque.
Doucement, j’ai repris de l’aplomb. J’ai décidé de consacrer tout ce temps libre retrouvé à des activités que j’aimais, rien de bien ambitieux, juste me faire plaisir, vivre pour moi et profiter de l’instant présent : la lecture, le yoga, les 5@7 et les sorties, les expositions, l’écriture, la cuisine, les longues marches, les soupers à la maison…
En ce début d’année 2019, je vais donc bien et je ne l’ai pas vu venir. En effet, lors de ma séparation, j’ai pensé que plus rien n’irait jamais bien. En plus, il n’y a pas grand-chose dans ma vie qui s’est passé comme dans mes plans faits il y a bien longtemps (du temps où je n’aimais pas le vin et où j’écoutais les Cranberries). Enfin, cela semble être la règle, si je me fie au vécu de mes proches, ou encore aux articles courageux et touchants de sincérité d'autres collaborateurs.rices de la belle communauté de Ton Petit Look. Mais si je vais bien, c’est correct comme cela, hein!
Bien sûr, j’ai mes petits coups de blues puis mes petits coups de panique face à bien des incertitudes (la vie, quoi!), mais serait-ce si différent si j’étais en couple?