Le temps des fêtes. Cette période de célébrations, de soupers avec ceux et celles qui nous sont chers et, particulièrement pour les pays occidentaux, d'abondance (ce n'est qu'un euphémisme). Un temps de l'année qui se veut spécial, où enfants et adultes se promènent devant les vitrines des magasins les yeux remplis d'étoiles. Les musiques de Noël et les rigodons du Jour de l'An fusent d'un peu partout et l'ambiance est légère, voire féérique.
Or, ces quelques semaines ne sont pas aussi magiques pour tous. Parlons ici des personnes endeuillées, des victimes d'actes criminels et de sinistres, des itinérant.e.s, de certain.e.s immigrant.e.s, des gens seuls, qui n'ont personne avec qui fêter, ceux qui n'ont pas les ressources financières pour festoyer à leur guise, les personnes accablées par la maladie ainsi que leurs proches… Il y en a tant, au fond.
Ces lignes, qui défient résolument mon manque d'inspiration chronique, sont pour elles, toutes ces personnes qui se reconnaissent à travers le paragraphe précédent. Parce que bien trop souvent, on les oublie. À travers les mélodies festives et le bruissement des papiers d'emballage, il est facile de ne pas entendre leur souffrance, leur solitude, leur anxiété, leur tristesse.
Mais aujourd'hui, je le dis haut et fort : j'entends.
J'entends que ce n'est pas toujours facile, que la vie ne nous fait pas que des cadeaux et que malgré toutes les petites lumières du monde, il est possible que ce soit une période bien sombre. J'entends aussi qu'il fait froid, que la solitude peut tirailler les entrailles, que d'accueillir une nouvelle année peut paraître pénible.
Je l'entends et je tends ma main à tous ceux et celles qui ressentent le besoin de la prendre, même si j'ai atrocement peur des microbes. Parce que l'on a tou.te.s nos petits combats et que personne n'est seul à voguer contre le vent. Peut-être qu'à nous tou.te.s, nous formerons une chaîne si longue que nous nous fraierons, nous aussi, un chemin jusqu'au Pôle Nord.