Il y a un an, je donnais ma démission à mon employeur des cinq dernières années. Ce ne fut pas un choix facile, mais c’était réfléchi et je me sentais en paix avec cette décision. Je commencerais 2018 en force avec un renouveau professionnel. Mon entourage, mes ami.e.s, mon réseau, tou.te.s m’ont félicitée de ce choix. Après 5 ans, il est maintenant normal de vouloir explorer autre chose, de relever de nouveaux défis, de sortir de sa zone de confort. Ce premier choix était donc socialement acceptable.
Le hic, c’est qu’en date d’aujourd’hui, j’en suis rendue à mon troisième emploi. Oui, oui. En 1 an, j’ai changé trois fois de job. Ça, ça passe moins bien je dirais. Un premier changement réfléchit : super. Se « tromper » par la suite, ça arrive. Mais se « tromper » une deuxième fois, ah ça non!
Cette année, j’ai réalisé que faire le bon choix du premier coup était valorisé et bien vu socialement. On est perçu comme étant une personne sérieuse, réfléchie, qui sait ce qu’elle veut, qui se connaît. Don’t get me wrong, faire un choix et en être tout de suite satisfait, c’est agréable et ce qu’on souhaite tou.te.s! L’aspect qui me titille, c’est le jugement ressenti quand les choses « ne se passent pas comme prévu », qu’on fait une erreur ou qu’on choisit autre chose au final.
Depuis quelques années, on valorise davantage de l’échec et des faux pas. Par exemple, le parcours d’un.e entrepreneur.e à qui tout réussit, mais qui a dû faire face à des échecs et des difficultés dans son parcours. C’est bien vu. Cela le/la rend accessible et humain.e. Mais avant de pouvoir prendre du recul, lorsqu’on réalise que notre choix n’était pas le bon, le moment où notre entourage et notre réseau sont au courant, j’ai eu l’impression que c’était autre chose. J’ai eu l’impression de devoir me justifier davantage, de devoir rassurer les gens, de leur prouver que c’était normal et que j’étais heureuse de cela. En plus de prendre des décisions qui n’étaient pas alignées avec mon premier choix (et avec le lot de questions et de stress que cela amène), j’ai également ressenti la pression de devoir expliquer mes choix aux gens.
Mais en fait, chaque choix nous appartient et nous n’avons pas réellement besoin de nous justifier. C’est notre vie après tout. Et je pense sincèrement que cette folle année m’a apporté beaucoup, tant sur le plan personnel que professionnel. Mon parcours des derniers mois m’a appris à assumer davantage mes choix (work in progress), à clarifier ce que je désirais vraiment dans un emploi (environnement et ambiance de travail, tâches, valeurs de l’entreprise), à davantage écouter mes intuitions et à éviter de porter des jugements sur le parcours des autres. On ne sait rien de leur réalité et de ce qui les amène à faire certains choix.
Moi qui voulais sortir de ma zone de confort il y a un an, j’ai été servie! Lorsque notre situation (familiale, financière, etc.) nous le permet, n’ayons pas peur de changer d’idée, de foncer, de suivre notre cœur et de s’intéresser aux parcours et décisions des autres. C’est extrêmement enrichissant en fin de compte!
Avez-vous déjà vécu ce type de pression de choisir le bon emploi/le/la bon.ne partenaire/le bon programme d’études?