Au mois de mai dernier, j’ai reçu un appel déchirant d’une de mes amies les plus chères. Son père était décédé subitement.
Le 8 novembre, ma grand-maman est partie, en toute vitesse, rejoindre mon grand-papa là-haut.
Puis, quelques jours plus tard, un message bouleversant d’un de mes meilleurs amis.
Sa mère avait quitté son monde soudainement.
La vie s’est échappée souvent,
de façon étrange,
hâtive,
ou discrète,
autour de moi.
Chaque fois, évidemment, un coup qui fait mal.
Une sensation de perdre un petit bout de moi, d’avoir laissé traîner mon souffle 100 pieds à l’arrière, d’être trop essoufflée pour retourner le chercher.
Quand c’est arrivé dans ma famille, ça toujours été douloureux. Ça l’est encore.
Parce que ça veut dire accepter le temps qui passe, ranger les mots doux qui n’arriveront plus, concrétiser ce qu’on savait inévitable, mais qu’on souhaitait si lointain.
Mes grands-parents maternels étaient prêts, je ne l’étais pas.
Reste qu’il y a un petit contrôle, quelque part.
Je sais comment moi, je me sens.
Je tiens la main de ma soeur, je colle mon père, je serre tellement fort ma mère.
Je connais, par coeur, tout l’amour qui nous tient.
Lorsque ça arrive tout près, mais ailleurs,
il y a cette immense impuissance.
Mes ami.es,
c’est aussi ma famille.
Je les aime comme on aime ceux qu’on choisit.
Infiniment, inconditionnellement.
Ils.elles sont mon village.
Ce qui les rend heureux me remplit d’amour.
Ce qui les peine me fait pleurer.
Ce qui arrive chez eux arrive aussi dans mon coeur.
Je trouve ça tellement injuste de les voir souffrir.
Ces départs ne devaient pas arriver. Pas comme ça. Pas maintenant.
Ça me met à l’envers de les savoir plein.e.s de tristesse.
De ne rien pouvoir faire qu’être là, au cas.
À travers ça, par-dessus tout le reste, j'ai réalisé que je les trouve plus beaux.belles que jamais.
Se tiennent devant moi des humain.e.s fort.e.s soudé.e.s, vulnérables, amoureux.se.s, debouts.
Et de ces moments durs sur la vie qui m’entoure, c’est ce que je retiens le plus.
C'est qu’être là, c’est donner la main, c’est reconnaître l’amour autour,
mais c’est aussi, je pense, dire à ceux.celles qu’on aime à quel point on les trouve grand.e.s.
Mes ami.e.s,
ma famille,
et pour qui tout ça a un sens.
Il y a,
quelque part,
où nous voudrons les trouver,
à l’endroit où nous les cacherons,
l’amour et la fierté de ceux.celles qui nous manquent.
Et, en-dedans de nous, assez d’immensité pour tous les jours de la suite.