Quand j'étais ado, comme beaucoup de jeunes de mon âge – j'ose croire -, j'adorais tout ce qui touchait à la romance. Je dévorais autant les livres Twilight que leurs (mauvaises) adaptations cinématographiques. Je swoonais devant les Frères Scott et autres dérivés du genre, je pleurais devant A walk to remember et The Notebook. Puis, je n'ai plus du tout consommé ce genre de contenu, du jour au lendemain. À ce moment, je jugeais ces contenus trop niais, insipides pour la « personne intelligente » que j'essayais d'être. C'était trop bas pour moi, trop insignifiant. Pourtant, je ne peux pas dire que ça ne m'intéressait pas, j'évitais tout simplement ce type de films ou de livres comme la peste, de peur de me décevoir moi-même par ce manque de goût.
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Quelques années plus tard, je me surprends à consommer de plus en plus de ce contenu que je méprisais il y a peu. Ça a commencé graduellement bien sûr, j'ai commencé par réécouter toute la série Gilmore Girl lorsqu'elle fut disponible sur Netflix. Puis en quête du même sentiment réconfortant, je me suis tournée vers la série Jane The Virgin. J'ai déjà vanté de long en large cette série qui m'a marquée pour de nombreuses raisons. Je me souviens toutefois qu'au début, j'avais un malaise avec le fait que Jane trippe autant sur les livres à l'eau de rose et les telenovela. Pourtant, la série en elle-même se sert allégrement de ce genre de trope, et c'est ce qui fait son charme.
Dans un tout autre style, j'ai commencé à regarder OD l'année dernière, alors que l'émission faisait le buzz sur mes réseaux et que les nombreuses publications à ce sujet me rendaient définitivement curieuse. J'ai passé le temps des fêtes à visionner tous les films quétaines de Noël que Netflix me proposait. Je me suis ensuite laissé charmer par le film Love,Simon, j'ai adoré écouter le film d'ado populaire sur Netflix, To all the boys I've loved before et j'ai dévoré la série Crazy Rich Asians. Force m'était de constater que le genre comédie romantique est devenu davantage la règle que l'exception dans mes choix de divertissement.
J'en avais un peu honte au début, étais-je devenue « nunuche »? Pourquoi abrutir mon cerveau ainsi? Puis, je me suis questionnée et je me suis rendu compte que consommer ce contenu bonbon ne m'empêchait pas de voir de bons films, d'apprécier des œuvres littéraires de qualité, d'enrichir ma culture au quotidien, bien au contraire. Que les rom-com et autres styles connexes remplissaient un tout autre rôle : le divertissement. Car il faut le dire, pendant toutes ces années de hiatus il est faux de croire que je ne m'abreuvais culturellement que de contenu de haute qualité. Je ne faisais que disqualifier systématiquement ce qui me semblait un peu trop girly.
Et c'est là où le bât blesse, parce que bien sûr ce que j'écoutais et aimais n'était pas de haute qualité, et bien sûr c'était problématique et probablement peu féministe, ce que je suis capable de reconnaître aujourd'hui. Mais la raison pour laquelle je m'en étais éloignée n'en était pas plus vertueuse. Un bel exemple de misogynie internalisée.
Mais maintenant, j'assume. J'aime me divertir avec la rom-com et je le fais probablement plus sainement que jamais. Je sais très bien que la réalité n'a rien à voir et c'est justement pour ça que j'aime autant ces histoires, j'aime me laisser emporter par l'intensité et la folie de ces univers colorés . Le rom-com est un genre comme les autres dans lesquels certaines œuvres se démarquent par leur qualité et d'autres moins. Je suis d'ailleurs très contente de voir qu'aujourd'hui nous avons de plus en plus d'options diverses et saines vers lesquelles se tourner en guise d'exutoire.
Tout le monde aime se divertir et se vider l'esprit devant des contenus plus légers et c'est vraiment enrageant de constater que lorsque ceux-ci empruntent les codes plus typiquement associés au genre féminin, on les dénigre et les ridiculise d'autant plus. En plus, je me dis que beaucoup de femmes aiment probablement les comédies romantiques parce qu'elles nous permettent d'oublier pendant un instant que, parfois, men are trash et nous redonnent un peu plus foi en l'humanité ha!