Quand ma professeure de Politique nous a parlé du « phénomène Bolsanoro » au Brésil, j’ai d’abord senti la rage monter en moi et les larmes ont tranquillement suivies. Je suis outrée de cet homme, dévastée de la situation, troublée face aux décisions du peuple brésilien et j’ai peur pour la suite.
J'ai des questions pour vous, monsieur. Vous voulez quoi exactement Bolsonaro?
Un monde sans justice, effroyable, inégalitaire dans son fond et dans sa forme? Un monde dans lequel vous seul et votre petite élite se sentiriez rois du monde, l’instant de quelques années. Mon âme complète vous méprise pour vos propos dégradants. Votre arrogance, votre misogynie, votre racisme internalisé. Vous vous sentez heureux le matin quand vous vous levez et que vous réalisez l’ampleur de la portée de vos mots? Vous avez déjà regardé des enfants dans les yeux et senti la peur qui émerge du plus profond d’eux? Vous me dégoûtez, mais je sais que vous vous en fichez.
Je vais quand même vous dire que j’ai peur. J’ai une peur encore plus grande que celle qui m’habitait le 8 novembre 2016. Je m’inquiète de ce qu’adviendra de la place de ces Brésilien.ne. qui n'ont pas voté pour lui, dans cette société utopique d’un rêveur exécrable. Ils sont des millions à pleurer leur pays et moi, j’ai encore une fois perdu foi en une partie de l’humanité…
Quand j’entends Bolsonaro exprimée des absurdités sur les femmes, la communauté LGBTQ+ et les minorités visibles, j’ai le souffle qui coupe. Cet homme a dit qu'il préférerait voir son fils mourir dans un accident de voiture que de le voir être homosexuel! Il a dit à une députée socialiste qu'elle ne méritait pas d'être violée, car elle est trop laide! Et on laisse ça passer? Comment une société moderne peut en venir à faire le libre choix d’élire démocratiquement un dictateur fasciste, raciste, misogyne et homophobe?
J'ai plein de questions pour ces Brésilien.ne.s ayant voté pour cet homme misérable. Vous le détestez tant que ça votre pays? Vous n’allez pas lever le petit doigt lorsque, devant vos yeux, des hommes et des femmes désirant un pays juste et égalitaire vont se faire tirer à bout portant? En 2018. J'ai de la peine pour ces Brésilien.ne.s qui ont eu la fierté de ne pas voter pour cet homme exécrable. J’ai peur ici, chez moi, dans mon Canada. Je n’imagine même pas ce que peuvent ressentir ces familles qui baignent désormais dans « l’horreur Bolsonaro ».
J’imagine que c’est trop demander, en 2018, de souhaiter un.e premièr.e ministre respectueux.se des droits de tou.t.e.s… Si tel est le cas, je continuerai tout de même à le faire, parce que j’y crois.