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Le polyamour, si différent du couple?
Crédit: Melissa Askew / Unsplash

J’ai entendu beaucoup de préjugés sur le polyamour. Moi-même, jusqu’à récemment, j’avais de la difficulté à bien comprendre ce que ça impliquait.

Comment peut-on maintenir plusieurs relations de façon saine? Est-ce même possible? Est-ce seulement du sexe, ou y a-t-il réellement des connexions émotionnelles entre les partenaires? Et si c’est le cas, comment ces relations peuvent-elles coexister sans compétition?

Sans même le savoir, j’ai toujours été attirée par ce mode de vie. Dans une relation exclusive, j’arrivais invariablement par me lasser et vouloir du changement. J’adore dater, rencontrer de nouvelles personnes et, surtout, flirter. Toutefois, contrairement à plusieurs mythes, les relations ouvertes ne sont pas non plus du n’importe quoi. Bien que ce soit possible, puisque tout dépend des désirs de chacun, le polyamour ne consiste pas qu’en histoires d’une nuit ou même qu’en amitiés avec bénéfices. En effet, il est entièrement possible de développer des affections profondes et des relations complexes dans un modèle ouvert.

L’ingrédient secret? La communication, bien sûr! Comme pour n’importe quel type de relation, la communication joue toujours un rôle clé dans son succès et pour le bonheur de chaque partenaire. Les personnes s’adonnant sérieusement au polyamour le savent, le consentement est primordial.

Avant de débuter ce type de relation avec quelqu’un, il faut discuter des désirs et limites de chacun, mettre toutes les cartes sur table et décider comment procéder par la suite. On n’embarque pas dans le polyamour à reculons, ou bien on le fait mal et on se fait mal. Il va sans dire que la logistique du polyamour est un peu plus complexe que celle des couples, puisque chaque individu est différent et que les rapprochements intimes peuvent parfois apporter certaines complications, par exemple par rapport aux ITSS.
Voilà pourquoi il est si important de bien communiquer et, surtout, d’être honnête, aussi bien avec ses partenaires qu’avec soi-même! Le polyamour est donc une superbe expérience, à condition d’avoir l’ouverture suffisante pour se remettre en question et déconstruire certaines habitudes. Il faut apprendre à bien se connaître avant de s’éparpiller, et il faut reconnaître nos peurs.

Dans mon cheminement vers ce mode de vie, je me suis beaucoup questionnée sur les origines de la jalousie et de la possessivité. Étant une personne appréciant un degré élevé de liberté, je me suis demandé pourquoi je ne laisserais pas ce même degré à mes partenaires. Tout passe par la confiance, en soi d’abord, puis en ses partenaires. Si l’on pense qu’une personne est malhonnête, alors pourquoi s’engager avec elle? Il faut également activement apprendre à déconstruire des façons de penser non seulement ancrées en nous, mais véhiculées partout dans notre société qui, ne se le cachons pas, est basée sur un modèle purement monogame.

Si l’idée de rencontrer l’un.e des autres partenaires de la personne que vous aimez vous donne envie de pleurer, le polyamour n’est peut-être pas pour vous, ou il vous reste du chemin à faire. Pour ma part, à force de réflexions j’en suis venue à la conclusion que l’amour ne se possède pas. Ça se donne, ça se reçoit et ça se partage sans limites. Nous n’avons pas un nombre fini d’ami.es, puis une fois atteint, nous ne pouvons apprécier plus de gens. Je vois un peu le polyamour de la même façon. Il arrive à tout le monde de tomber en amour avec deux personnes à la fois… eh bien imaginez ne pas avoir à choisir!

Bien sûr, il y a des personnes mal intentionnées, peu importe le type de relation, alors il faut faire attention. Une personne qui vous pousse à ne pas écouter vos limites, ou qui ne respecte pas comment vous vous sentez ne mérite pas d’être en relation avec vous. Les mêmes redflags existent autant dans le polyamour que pour n’importe quelle sorte de lien. Le respect ne devrait jamais être facultatif.

Le polyamour m’a tout de même beaucoup aidé à apprendre à me faire confiance et à ne pas me sentir en compétition. Je sais que je me suffis à moi-même, bien que ce soit un sentiment sur lequel je travaille encore. Chaque relation est unique, ce qui veut dire que l’amour d’une personne ne se fragmente pas, mais plutôt s’accumule.
Évidemment, le polyamour n’est pas fait pour tout le monde, et c’est correct aussi. C’est ça l’important : de bien se connaître, de savoir ce que l’on veut et ce que l’on ne veut pas… et ne jamais accepter moins que ça!

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