Depuis plus d’un an (déjà), je me questionne sur le bonheur. Je ne sais toujours pas ce qu’est le bonheur, j’aurais aimé vous éclairer, mais je l’ignore. Je ne sais pas où le trouver, mais ce que je sais, c’est qu’il ne s’agit pas d’un choix. On ne peut pas choisir le bonheur, mais on peut se choisir soi.
Ma santé mentale est toujours fragile et ça me fait peur; ça a commencé par la fatigue et l’épuisement, puis par une hypersensibilité, puis par une baisse de l’estime de soi ou encore des soirées à fixer le plafond une boule dans l’estomac à retenir mes pleurs. Mes émotions étaient une montagne russe, elles le sont toujours un peu, mais j’ai décidé de me choisir, sans honte ni culpabilité.
Prendre du temps pour soi, ce n’est pas précis et c’est très personnel! Ça semble si simple, mais faire fi de la pression sociale et faire fi de nos exigences personnelles et se choisir,c’est tout un défi! La fille sociale qui a bâti sa vie autour de ses ami.e.s et sa famille (que je suis), a pour la première fois refusé une activité sociale, car elle était trop fatiguée et qu’elle devait se lever tôt. Cela peut paraître ridicule, mais pour moi, ce fut extrêmement difficile. Je me suis remise en question pendant des heures après cette décision.
Je devais tout de même faire ce choix, pour moi, j’étais au bout du rouleau, mais j’avais si peur d’avoir perdu l’essence de ma personne. D’un autre côté, j’étais épuisé et j’avais de la difficulté à voir la fin à ma session; je devais me reposer. Dans les mois qui ont suivis, j’ai pris de longs bains chauds à toutes les occasions, avec des chandelles, des masques pis toutes… C’était mon plaisir, c’était cette heure où j’oubliais le monde et que tout ce qui comptait, c’était moi. Parfois, c’est les choses les plus simples qui font le plus grand bien.
Arrêter de culpabiliser et de vouloir faire plaisir aux autres est toujours aussi difficile; je suis une personne très empathique, très attentionnée; j’ai souvent fait passer les autres avant moi et je suis la grande confidente de plusieurs de mes proches. Au printemps, j’étais devenue une éponge humaine, j’absorbais toutes les émotions qui m’entouraient, qu’il s’agisse d’histoires ou de reproches infondés. Alors que mon empathie se transformait en sympathie, j’étais terriblement malheureuse et je me sentais terriblement coupable. Un moment d’épiphanie a suivi mes pleurs, j’ai compris que les émotions de mon entourage leur appartenaient. J’ai aussi compris que je devais tenter de prendre mes distances vis-à-vis de leurs émotions, voire dans certains cas, des individu.e.s eux.elles-mêmes.
La santé mentale c’est complexe, tout ne peut pas bien aller en claquant des doigts (malheureusement!), mais je crois être sur la bonne piste; être à l’écoute de mes besoins et mes limites ne peut pas me nuire! Ce n’est pas toujours facile, mais je veux continuer de me choisir, on devrait toujours se choisir, sans exception!