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Chaque deuil est important
Crédit: Pexels / Pixabay

Il y a de cela un mois, ma famille a perdu un être cher. Le deuil est difficile et progresse tranquillement, mais le quotidien n’est plus le même. Notre chien familial est parti vers les nuages après une longue vie à nos côtés. Maintenant, vous pensiez que je parlais d’un humain? Parce que je réalise que la plupart des gens sympathisent au début, mais lorsque le deuil traîne ou semble trop intense, la majorité ont le même discours : « Ben là, c’est juste un chien. Tu peux en avoir un autre ». Je sais bien que ce n’est pas pour mal faire, mais les gens doivent comprendre que le deuil d’un animal de compagnie est important et légitime.

Kira (c’est le nom de notre feue chienne) prenait énormément de place dans nos vies. Pour un chien de si petite taille, elle en déplaçait de l’air et elle avait un esprit très vif et intelligent. Elle a été dans ma vie pendant 13 ans, j’en ai 26. Le calcul se fait assez bien, elle a été présente la moitié de ma vie, c’est quand même beaucoup.

Elle dormait avec chacun de nous, selon ses envies. Elle nous apportait une balle inlassablement pour qu’on lui lance, au point qu’à son décès je me suis sentie coupable pour toutes les fois que je lui ai dit non. Elle était toujours à nos côtés, elle nous accueillait à la porte comme si nous étions sa plus grande joie, et ce, même si on quittait la maison pour cinq minutes. La sonnette de l’entrée était ponctuée de ses aboiements incessants pour nous avertir qu’un intrus voulait entrer dans la maison, jusqu’à ce qu’elle rende compte que c’était un ami et elle entamait sa petite danse d’accueil bien à elle. Elle avait ce petit regard taquin et son sourire en coin à chaque fois que nous la prenions la main dans le sac. Elle jouait à cache-cache avec mon père. La maison était animée par le son de ses griffes qui tapotaient le sol au rythme de ses pas.

Elle avait une compréhension accrue de chaque membre de sa famille, au point où elle savait que je n’aimais pas me faire lécher le visage, alors elle me léchait la joue à distance. Bref, je pourrais vous énumérer une liste infinie de choses que Kira faisait, mais ce n’est pas ce que je veux vous dire.

Ce que je veux vous dire c’est que plus jamais nous ne vivrons ces choses-là, parce qu’ils étaient uniques à sa personnalité et à sa façon de les faire. Il n’y aura jamais un autre chien comme elle, comme il n’y aura jamais un autre chat comme le mien ou le vôtre. Ces petites bêtes-là sont toutes uniques et c’est ce qui les rend vraiment spéciales. La perte de mon chien fait mal parce que nous avons perdu un membre de la famille. Alors un mois plus tard, je vis encore mon deuil, je pleure encore quand je pense à elle ou quand je vois un autre chien. Toutes les fois que j’entre chez mes parents, le vide est là et je m’ennuie de ma Kira. Et ce n’est pas un autre chien qui va changer ça.

Puis je pense que c’est normal, et qu’il faut que les gens arrêtent de banaliser ce genre de deuil, car il ne partira pas plus vite parce que vous m’empêchez de le vivre, il va juste rester plus longtemps et devenir amer.

Kira, comme vos animaux de compagnie, sont des figures importantes dans nos vies qui, pour la plupart, nous apprennent des leçons, nous consolent et nous font vivre heureux.ses. J’ai énormément de respect pour ce qu’elle m’a apporté. Ainsi, mon deuil est à l’image de sa grandiosité.

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