Mise en contexte : en fin février 2018, l’hôpital et mon propre corps ont déclaré que je n’étais plus apte à travailler en cuisine. J’ai quitté ma position avec beaucoup de peine pour entamer les 5 mois de physiothérapie intensive pour guérir ma tendinopathie prononcée au bras et à l’épaule gauche. Ces 5 mois ont été accompagnés par beaucoup de frustrations et de doutes envers mes capacités et mon futur… Bref, les journées étaient longues!
Flash forward il y a un mois, comme un lion dans une cage, j’ai décidé d’aller faire une tournée de CV pour voir ce qui s’offrait à moi. Je m’étais dit que c’était correct de ne pas travailler dans un restaurant et que j’avais plein d’autres talents. Mais, fidèle à ma passion, mon expérience et le rétrograde de la planète mars, je suis allée me pointer le bout du nez dans un des restaurants que j’aimais déjà beaucoup. Peut-être que je ne serais pas restée si je n’étais pas tombée nez à nez avec des visages et des ami.e.s communs dès mon premier training… Peut-être que dès ma première semaine, le retour rapide en cuisine professionnelle qui est accompagné de 1000 attentes m’aurait fait fuir. What if! What if! What if!
Aujourd’hui marque le premier mois de mon retour au travail après ma convalescence. Visiblement tous ces what if ne m’ont pas fait peur. Ceci étant dit, ce n’était pas un retour facile ; c’était un retour graduel qui m’a replongée dans toutes les incertitudes et les angoisses que j’ai eues lors de mon arrêt. Je me réveillais la nuit en sueur parce que je pensais avoir oublié quelque chose à faire ou à mettre sur ma liste pour le lendemain (ce qui n’était jamais le cas). Je faisais des crises de panique à n’importe quel moment de la journée parce que je me disais avoir perdu du talent et de la vitesse depuis la dernière fois (ce qui n’est aussi pas du tout vrai). Je me comparais à des personnes qui étaient là depuis des mois même si je l’étais seulement depuis peu (ce qui n’était vraiment pas nécessaire). Bref, ce retour au travail n’était pas évident. Ça m’a réellement pris par surprise tant c’était déstabilisant…
En revanche, grâce à une équipe de feu et sans ego, à la volonté de travailler fort chaque jour et à ma promesse personnelle d’avoir les mains constamment en train de créer ; je suis restée. Les cauchemars de travail ont tranquillement arrêté au rythme que ma confiance grandissait. Maintenant, je rentre au travail et je suis tellement heureuse d’être présente et surtout de ne pas être en douleur. Je suis infiniment reconnaissante pour le travail de réhabilitation que ma physio m’a fait faire religieusement (encore à ce jour) et pour la patience et la compréhension que j’ai reçue de la part de ma chef et mes sous-chefs. Au final, ce que mon arrêt de travail m’a enseigné, c'est que c’est plus que correct d’aller chercher de l’aide et que c’est impératif d’écouter à son corps et être honnête envers soi avant qu’il ne soit trop tard.