La fin de semaine dernière, lors d'un dîner de famille, le copain de ma cousine nous a inopinément partagé le déroulement de sa première attaque de panique ayant eu lieu quelques semaines plus tôt. Il nous a décrit la peur qu'il a ressentie au moment où il sentait son coeur se débattre dans sa poitrine, puis le serrement qui s'en est suivi. Ma cousine et lui sont donc allés à l'urgence immédiatement. Plusieurs heures et tests plus tard, on les a informés que le malaise était de source anxieuse et qu'il s'agissait d'une attaque de panique, que mon « beau-cousin » était tout à fait hors de danger.
Je dois admettre en toute honnêteté que si l'histoire m'avait été racontée une semaine plus tôt à peine, je me serais demandée, sans jugement bien sûr, pourquoi il avait réagi ainsi. En effet, j'avais pour seul repère mes propres attaques de panique et étant suivie par des professionnels de la santé mentale depuis plusieurs années, j'ai vite appris ce qu'est une crise de panique ainsi que son caractère inoffensif quoique fort désagréable. Toutefois, quelques jours avant ledit dîner familial, j'ai vécu moi aussi une crise d'angoisse, la pire que j'aie jamais eue.
Ce jour-là, mercredi passé, mon corps et mon esprit m'ont complètement lâchée. Peut-être n'ai-je pas eu de palpitations comme le copain de ma cousine, mais j'ai dissocié, hyperventilé et vomi mes tripes. J'ai été étourdie, puis j'ai eu si froid que je pensais que j'étais en hypothermie. Heureusement, une chère amie à moi était présente et a pu aller chercher de l'aide, puis l'équipe médicale du campus est venue.
Depuis, j'ai peur. Je tremble à l'idée de revivre une telle chose, de me sentir aussi démunie, que l'anxiété prenne le dessus et que mon corps lâche de la sorte. Je ne veux pas retourner là où ça s'est déroulé, puis je ne veux pas croiser les membres de l'équipe qui m'ont aidée, oui, mais surtout qui m'ont vue dans mon pire état : blanche, tremblotante, effrayée. Comme quoi l'anxiété se manifeste de différentes manières, à des niveaux tout aussi variés, mais qu'elle demeure la même : cette impression de se noyer, de perdre le contrôle de son propre corps, de mourir.
Enfin, tout cela pour dire que oui, l'anxiété n'est pas rare et que l'on en parle de plus en plus. Or, est-ce que l'on a réellement une idée de ce que cela fait, d'être pris au beau milieu d'une attaque de panique, d'être témoin de son corps qui lâche et de ne rien pouvoir faire si ce n'est que de respirer profondément et d'attendre que ça passe? Je le souhaite, du moins. Ainsi, peut-être que les gens qui vont vivre leur première attaque de panique prochainement auront les connaissances nécessaires pour la reconnaître et du coup, rendre la chose moins traumatisante.