J’ai la chance d’être en couple avec une personne aimante et extraordinaire depuis plus de trois ans déjà. Nous cohabitons depuis près de deux ans et j’ai une confiance aveugle en l’avenir de notre relation. Et pourtant, je l'ai presque trompé. Je l'ai presque trompé et je ne me sens pas mal, même qu'une partie de moi regrette de ne pas l'avoir fait. J'ai l'impression d'avoir ouvert une porte dont j'ignorais l'existence et de n'y avoir jeté qu'un bref coup d'oeil, de me mourir de savoir ce qui se trouve de l'autre côté.
Je n'ai jamais été infidèle, je n'ai même jamais vraiment eu de tentation sauf des petits crush par-ci par-là. Ça me semblait inconcevable de trahir quelqu'un que j'aime en quelque sorte, en agissant sur ces attirances sans en avoir discuté préalablement.
Quand j'ai failli tromper mon chum, j'étais hors de notre quotidien, dans un contexte qui a certainement été favorable. En effet, j'ai eu la chance de participer à un séjour à l'étranger de deux mois. Mon copain ne m’y accompagnait pas, mais est venu passer deux semaines avec moi à la moitié de mon voyage. Ces deux semaines ont été merveilleuses et j'ai été beaucoup plus triste que je le pensais de le quitter une seconde fois. Tellement que, le matin du fameux jour, je pleurais presque dans mon lit et je me mourais d'ennui. Puis, comme ça arrive souvent en voyage, j'ai rencontré quelqu'un de sympathique avec qui partager ma journée. Ça m'a pris un moment avant de remarquer que cette personne était très attirante, puis un autre avant de constater qu'il flirtait ouvertement avec moi. J'étais flattée, et je n'ai pas essayé de recadrer nos échanges, mais je ne les ai pas forcément alimentés non plus, de toute façon un flirt pour moi et dans mon couple, c'est assez bénin.
Puis, nous nous sommes retrouvés seuls et en quelques instants, j'embrassais un inconnu sexy pendant que mon copain n'était même pas encore atterri en sol québécois. Je savais que rationnellement, je le regretterais et que je ne pouvais pas compromettre ma relation pour un instant aussi futile, je savais ça, mais je ne le ressentais pas. J'ai finalement mis fin à notre étreinte, mais au tout dernier moment après avoir profité au maximum de ce que je pouvais en tirer. À dire vrai, je l'ai repoussé au moment où il m'indiquait clairement vouloir aller plus loin.
Après cet événement, ma perspective a changé. Je regrettais de ne pas être allée jusqu'au bout et je suis devenue hantée par mon désir pour lui . Je crois que si l'occasion s'était représentée, j'aurais succombé, honnêtement. Le reste de mon voyage, sans aller aussi loin, j'ai eu de nombreux flirts et je ne mentionnais jamais que j'étais en couple. Je crois que de revivre avec les papillons pour quelqu’un et l'excitation des flirts naissants m'a donné faim de revivre ces sentiments. Je voyais ça comme n'ayant aucun rapport avec ma relation, mais vraiment comme étant une réponse à des besoins autres, comme peuvent l'être les fantasmes.
Quand je suis revenue, j'étais vraiment contente de revoir mon copain, je ressentais les mêmes sentiments pour lui. Je pensais me sentir coupable à ce moment, mais non, pas du tout, je ne lui ai pas raconté ce qui s'est passé et nous avons repris le cours de nos vies.
Je ne sais pas vraiment comment interpréter ce que j'ai vécu, c'est peut-être simplement une phase ou le signe d'un inconfort avec la monogamie traditionnelle, je ne sais pas. J'aime profondément mon chum, mais malgré tout je suis encore habitée par ce désir et j'y pense encore souvent.