Aller au contenu
Écologie : cri d’alerte et têtes dans le sable
Crédit: Shannon Litt/Unsplash

Cette semaine, j’ai appris la démission subite de Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire en France, et de son départ du gouvernement. Non pas que je sois triste de ne plus le voir à la tête de son parti, mais cela résonne en moi comme un énième cri d’alerte.

Aujourd’hui, lorsqu’un politique décide de quitter un gouvernement pour des raisons morales, je me dis que l’on en est rendus loin dans la gravité de la situation. D’autant plus quand il s’agit du parti œuvrant pour la préservation de notre belle planète.
Cette nouvelle me confronte une fois de plus à la réalité.
Aujourd’hui, et depuis longtemps, je culpabilise. Je culpabilise d’être prisonnier de ma société. Prisonnier de ne pas pouvoir agir et évoluer dans un monde où chaque élément qui m’entoure détruit peu à peu notre milieu.

Je culpabilise d’être conscient de tout, de le constater tout autour de moi chaque jour, comme vous le voyez aussi, mais de rester laxiste face à cette situation. Pourquoi j’agis de la sorte? Parce que mon éducation en est la cause. Parce que mon entourage, mon espèce, est éduquée comme moi.
On peut remonter très loin dans le temps et l’Histoire, pour trouver la genèse de cette déchéance, le progrès en est certainement la cause. Nous ne nous sommes pas posé la question au bon moment. Le progrès, c’est bien, et nécessaire dans bien des domaines, mais au détriment de quoi, et in fine, de qui?

De nous, évidemment.

Je me suis souvent imaginé briser mon confort quotidien, bousculer mon fonctionnement, changer mes habitudes, juste pour pouvoir soulager mon sentiment de culpabilité. Mais lorsque je me projette dans un mode de vie plus marginal, plus respectueux de ma planète, je me vois surtout me couper de mon monde. Et ça suffit pour me rebuter.

J’imagine que dans la tête de bien du monde, cette réflexion est aussi intervenue à un moment donné, et la même conclusion s’est révélée en eux. Paradoxalement, nous avons aussi cette faculté à nous dire « on s’en fout de la planète, de toute manière si je suis le seul.e à agir, cela ne changera rien… » Et de se déresponsabiliser de nos actes. J’ai beau vouloir garder ma crédulité innocente, je sais pertinemment que ces réflexions-là existent dans la tête d’une grande majorité. Je fais malgré moi encore partie de cette majorité, pris dans l’engrenage de notre société.

Je me rappelle de ce film-docu sorti en 2015, DEMAIN, de Cyril Dion et Mélanie Laurent, criant de vérité. J’étais sorti de son visionnage la larme à l’œil, touché en plein cœur, et rempli d’espoir. Mais trois ans plus tard, le quotidien a repris le dessus, et ma volonté a faibli. Merci la société, et honte à moi.

Comment faire pour enrayer cette déchéance, cette autodestruction? Sommes-nous juste des moutons incapables de réagir? Avons-nous réellement besoin de voir nos congénères prendre les initiatives pour suivre le pas? Je lutte pour sortir du troupeau. D’abord dans ma tête, viendront ensuite les actes. Je le jure.

Je suis conscient que nous ne sommes pas individuellement responsables de cette situation. Que c’est une responsabilité collective et humanitaire, qui appartient au passé. Mais notre responsabilité aujourd’hui, d’abord individuelle, est de réparer ces erreurs, et de sauver nos générations futures. Dans le cas contraire, nous nous rangerons automatiquement dans le camp des fautifs du passé.

Vous, voulez-vous faire partie de ceux qui s’en foutent, ou bien de ceux qui agissent?
Cessons de penser que cela ne nous atteint pas, c’est la plus mauvaise des réflexions.

Plus de contenu