Récemment, j'ai pris conscience d'une chose que je trouve vraiment difficile à nommer et à assumer : je regarde trop de porno.
Enfin, je ne sais pas ce qui est considéré comme « trop », mais j'ai l'impression que c'est devenu une habitude trop présente dans ma vie, et ça ne me plaît pas.
Je réalise aussi que c'est assez tabou pour une femme d'assumer qu'elle visionne de la pornographie, alors que les hommes en parlent pas mal plus ouvertement. Double standard, quand tu nous tiens…
Cela étant, il y a quelques semaines, je me suis rendu compte que c'était devenu trop très fréquent pour moi d'avoir recours à quelques vidéos sur mon téléphone ou mon laptop, pour me masturber avant de dormir. Vite fait, bien fait!
À un moment donné, j'ai voulu le faire sans vidéo, et pour être bien franche, j'ai eu du mal à jouir. Du moins, beaucoup plus difficilement que quand je regarde un vidéo porno… C'est ce qui m'a mis la puce à l'oreille : je vis une forme de dépendance et ça me déplaît vraiment.
Je me suis mise à réfléchir à ce que ça voulait dire. C'est comme si j'étais devenue paresseuse, en quelque sorte. Comme si la porno avait remplacé mon imagination et mes propres fantasmes. La porno produit un effet rapide, instantanée, ce qui fait que j'ai négligé des choses comme l'exploration de mon corps, le développement de mon imagination érotique et l'intimité avec moi-même, au profit d'images préfabriquées.
En plus, la majorité de la porno mainstream est produite par des hommes pour des hommes, et je refuse de laisser mon esprit et mon plaisir se faire contaminer par ça.
Au fil de mes réflexions, je me rends compte que je désire me réapproprier mon imaginaire érotique. Et pour ce faire, j'ai pris la décision de regarder moins de porno. Ça veut pas dire que je ne veux plus jamais en visionner, mais je veux m'en détacher et reprendre contact avec mon intimité et mon imagination.