Aller au contenu
C’est l’été : harcèlement de rue, catcall et hommes cis
Crédit: Maude Bergeron pour Les folies passagères/Facebook

Je crois que mon cerveau ne pourra jamais comprendre le harcèlement de rue et c’est une christi de bonne chose. Mais que diable peut amener un individu à me suivre pour que j’entre dans son camion à 7h le matin ou à venir me prendre les épaules par derrière le soir quand j’attends l’autobus de la musique dans les oreilles. Deux situations vécues au cours de ce charmant été 2018.

Je ne comprends pas pourquoi catcaller ou harceler. Pour faire peur? Peut-être que c’est un gros tease de me voir avoir envie de disparaître de peur. Il faut vraiment avoir la masculinité fragile pour avoir envie de contrôle à ce point. Parce que oui, je crois que de suivre une personne ou de la toucher sans son consentement c’est être une ordure qui a besoin de pouvoir. C’est traumatisant pour la personne à qui vous faites vivre votre besoin de pouvoir.

Juste un catcall peut être terrifiant. J’entends déjà certains détracteurs me dire : « Oh, on ne peut même plus séduire en 2018! » Si séduire, c’est de souligner la beauté d’une femme à deux pouces de sa face à minuit et demi lorsqu’elle marche seule le soir, non, tu ne peux pas séduire. Si séduction veut dire pouvoir et humiliation, tu devrais clairement revoir ta game.

Je suis tannée d’avoir peur de marcher seule dans la rue dès que le soleil se couche où qu’il y a un peu moins de monde dans les rues. Tannée de devoir me méfier de tous les hommes. Tannée du not all men. Oui, je suis une angry feminist. Ça me fâche de regarder les hommes blancs cis se promener à toute heure du jour et de la nuit sans avoir peur. Ça m’horrifie que parce que l’été et les shorts, je ne peux pas sortir de chez moi sans un catcall. Il fait 40 degrés pour tout le monde. Je devrais avoir le droit de m’habiller en conséquence sans qu’une horde d’hommes capotent.

J’espère que mon vomi de mots et de colère aura au moins un peu servi à quelque chose. Repenser ses privilèges de cis white dude. Arrêter de « séduire » en faisant peur et en humiliant. J’ai vraiment envie de pouvoir marcher dans Montréal insouciante, la musique et l’été dans mes oreilles.

Plus de contenu