Je me sens parfois (souvent) partagée entre mon féminisme et mon amour pour le rap. Honteuse pendant un show, quand j'entends prononcer une parole aux sous-entendus misogynes, mais crinquée en me rendant à ma job de 9 à 5, lorsqu'une chanson entraînante et agressive m'explose les tympans #JokePasJoke.
Mettons à part la brillante façon qu’ont les femmes de s’approprier le rap masculin, comme ceux et celles qui ont suivi Switch & Bitch sur Tou.TV, lors d’une bataille de filles (arrêtons ça, btw), on entend en background « Moi pis mes homies only » de Dead Obies. Pour vrai, #Épique. Le lien, ici.
Mais ce qui est encore mieux que la réappropriation, c’est la création, et j’admire les rappeuses qui ont la plupart du temps en commun le fait d'aborder leur sexualité de façon si raw.
Et ces temps-ci, le rap est partout, difficile de l'ignorer. C’est la folie furieuse. Même Rihanna s’est mise à rapper (sur la track « Lemon » sur le dernier album de N.E.R.D.). En attendant d’avoir l’équivalent de Fouki et d’Alaclair Ensemble en féminin au Québec, on bounce sur ces rappeuses anglos qui savent animer nos veillées.
Nicki Minaj
Elle va sortir son nouvel album le 10 août, intitulé Queen. Je gage que dans le futur, les gens verront cette expression comme étant l'invention de Minaj, comme celle-ci définit ce terme qui la précède. En attendant, on peut écouter ses singles, entre autres, « Barbie Thingz » et «Chun-Li » (son style est impeccable dans le clip, voir la photo de couverture).
Cardi B
Elle sort avec le tiers de MIGOS, Offset de qui elle attend un enfant. Elle rap à propos de son passé de danseuse, de son gros appétit (hé hé), d’être vraie, d’être soi-même. Son album est sorti il y a quelques mois et, même si Cardi B ne fait pas l’unanimité, elle a compris depuis longtemps qu’il n’y a rien de plus féministe que de faire ce qu’elle veut.
Iggy Azalea
Elle a sorti un court album (seulement six chansons) le 3 août, qui s’écoute très bien. Coup de coeur pour la track aux penchants trap « Tokyo Snow Trip ». Les opinions sont mitigées au sujet de l'Australienne, n’empêche, malgré le fait que vous l'aimiez ou pas, « Fancy » nous a fait danser au karaoké une bonne coupelle de fois et on la remercie pour ça.
Big Freedia
La chanteuse de la Nouvelle-Orléans est connue pour avoir entre autres propagé le bounce, une branche du rap. Elle propage un message de confiance en soi et d'inclusivité qu'on a d'affaire à écouter. Très très entraînant et coloré, son album 3rd War Bounce est un incontournable.
The Sorority
Groupe canadien composé de quatre femmes, je parie qu'on en entendra de plus en plus parler. Elles ne sont pas de passage : elles redéfinissent le hip hop avec leur flow progressiste et inclusif. Écoutez au complet leur album Pledge, sorti il y a peu longtemps.
Sinon, on peut aussi se repasser les succès de Diam’s. #MaisQu’est-ceTuFousLà? Connaissez-vous des rappeuses francos/anglos qui manquent à notre culture?